Hamid Noori, un journaliste vedette assassiné à Kaboul

La France «condamne avec la plus grande fermeté» l'assassinat dimanche d'un célèbre présentateur de la télévision d'Etat en Afghanistan et réclame que «les auteurs de ce crime barbare soient identifiés et punis», a déclaré ce lundi 6 septembre Bernard Kouchner. Selon la police, Sayed Hamid Noori, 45 ans, a été tué dimanche 5 septembre à coups de couteau après s'être rendu à un mystérieux rendez-vous près de chez lui à Kaboul.

Le ministre français des Affaires étrangères a salué la mémoire d'un homme qui incarnait l'esprit de liberté, et suscitait le respect pour son courage et ses compétences professionnelles.

Le journalisme en Afghanistan perd l'une de ses grandes figures. Hamid Noori faisait ce métier par conviction, pour y défendre l'instauration d'un régime démocratique. Il avait par le passé travaillé comme responsable des relations publiques au parlement afghan et s'impliquait régulièrement en faveur des droits de l'homme, comme nous le confie Abdul Hamid Mobarez, président de l'Union nationale des journalistes afghans :

« Monsieur Hamid Noori était un journaliste actif. Il voulait la paix dans son pays. Il était très actif dans notre société de journalistes et en même temps il avait des relations et une coopération suivie avec la radio et la télévision nationale d’Afghanistan.

En Afghanistan les journalistes aujourd’hui sont des cibles pour les fondamentalistes. Beaucoup de talibans n’aiment pas les journalistes parce qu’ils mènent des investigations qui dérangent».

Un grand journaliste, qui plus est un journaliste dérangeant, à la fois pour les adversaires du pouvoir en place, mais aussi pour certains membres de l'équipe actuelle. Hamid Noori est une victime de plus sur la longue liste des partisans de la démocratie en Afghanistan. Reste à savoir le zèle qui sera déployé dans l'enquête sur les auteurs de cet assassinat. Beaucoup de crime de ce type restent impunis en Afghanistan.

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