« Si le régime des mollahs s'acharne sur moi, c'est parce je suis une femme. Ils essaient de distraire l'attention pour pouvoir me tuer en secret. » Voilà comment Sakineh Mohammadi Ashtiani a réagi aux accusations de meurtre portées contre elle par la justice iranienne. Pour le vice-président de la Fédération internationale des droits de l'homme (FIDH), Karim Lahidji, son cas illustre la réalité du système judiciaire iranien.
« Il n’y a aucune garantie non seulement pour les accusés mais aussi pour les avocats. Les procès durent seulement quelques heures. A aucun moment on peut considérer que ce sont des procès équitables », s'inquiète le vice-président de la FIDH.
Le Brésil, allié de l'Iran sur la scène internationale, a bien proposé d'offrir l'asile à Sakineh Ashtiani. Une proposition immédiatement rejetée par les autorités iraniennes pour qui Lula, le chef de l'Etat brésilien, a agi sous le coup de l'émotion. Seul espoir pour éviter l'exécution, l'intensification de la campagne internationale en sa faveur.
« Le régime iranien est un peu sensible à l’égard des campagnes internationales. C’est d’ailleurs pour cette raison que pour la première fois la date de son exécution a été reportée. Nous espérons que sa condamnation soit réduite à l’emprisonnement et qu’après quelque temps elle sera libérée. », souhaite Karim Lahidji.
Comme de nombreuses personnalités, l'écrivain Salman Rushdie vient d'apporter son soutien à la cause de Sakineh Ashtiani. De son côté, l'Iran indique n'avoir pas encore statué sur son sort.