Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh
« Des membres du Hezbollah seront accusés de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri ». Ce n’est pas le Tribunal spécial pour le Liban qui l’annonce, ni Israël ou les Etats-Unis. C’est le secrétaire général du Hezbollah en personne.
Hassan Nasrallah a affirmé en avoir été personnellement informé par le chef du gouvernement libanais, avant son voyage à Washington en mai dernier.
Saad Hariri lui a rendu visite pour lui dire que des membres indisciplinés du parti seront désignés par l’acte d’accusation du tribunal, qui devrait être publié entre « septembre et décembre », selon son président Antonio Cassese.
Le chef du Hezbollah a tenu ces propos surprenants, lors d’une conférence de presse par vidéoconférence dans son fief de la banlieue sud de Beyrouth. Hassan Nasrallah a dénoncé un complot d’inspiration israélienne et américaine, ajoutant sur un ton menaçant « que son parti sera se défendre contre ces fausses accusations ».
Il est resté évasif sur la possibilité d’un recours aux armes, si le Hezbollah était selon lui, « injustement accusé du meurtre de Rafic Hariri ». C’est la première fois que Hassan Nasrallah aborde ce dossier aussi directement et sur un ton aussi sèvère. Il a promis des révélations dans les prochains jours sur l’enquête internationale et sur le Tribunal spécial.
Cette affaire replonge le Liban dans un climat de tension qu’il n’avait plus connu depuis les affrontements armés de mai 2008.