A moins de 48 heures d’une visite sans doute critique de Benyamin Netanyahu aux Etats-Unis, il ne faut pas s’étonner de ces nouvelles déclarations turques intransigeantes. D’abord parce que la Turquie estime qu’en gros, la communauté internationale lui a déjà donné raison, ensuite parce que Barack Obama, lorsqu’il a rencontré le Premier ministre Tayyip Erdogan, a lui aussi reçu un message de soutien, enfin parce que le chef du gouvernement israélien devrait justement se voir tancer par le président américain.
C’est la première fois qu’un dirigeant turc, le chef de la diplomatie en l’occurrence, parle ouvertement de rupture des relations diplomatiques, alors que jusqu’à présent on n’évoquait à Ankara que le risque de ne pas voir les relations, pour l’instant gelées, revenir à la normale. Cette fermeté, plus qu’un durcissement, s’explique par ce calendrier qui devrait renforcer la position de la Turquie face à Israël.
Les Américains veulent pousser Israël à ne pas s’isoler, et donc à ne pas rompre avec les Turcs, comme l’ont montré les discussions discrètes entre les deux gouvernements la semaine dernière. En fait, si l’on en croit la presse locale, la Turquie parie sur l’explosion de la coalition gouvernementale israélienne et la mise hors jeu des nationalistes comme le ministre des Affaires étrangères Liebermann qui est vu comme le principal responsable des problèmes entre les deux pays.