Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion
La réaction du président iranien a été très claire. Mahmoud Ahmedinejad a comparé la résolution avec un vieux Kleenex qu’il fallait jeter à la poubelle. Téhéran n’entend pas changer quoi que ce soit à son programme nucléaire affirmé son ambassadeur à l’ONU Mohammad Khazaee :
« Aucune pression ni aucune action malveillante ne parviendra à entamer la détermination de notre nation à défendre et à exercer ses droits inaliénables et légitimes. L’Iran en tant qu’un des pays les plus stables et les plus puissants de la région ne s’est jamais incliné et ne s’inclinera jamais face aux actions hostiles et aux pressions de ces quelques puissances et continuera à défendre ses droits. »
Les puissances occidentales, quant à elles, pensent qu’avec ce texte, l’Iran va changer de calcul, que la poursuite de son programme nucléaire n’est pas dans son intérêt et que le coût devient trop élevé pour le pays. Chacune des quatre résolutions prises par l’ONU rajoute des sanctions dans l’espoir que Téhéran finisse par entendre raison
Pour la première fois, contrairement aux trois précédentes résolutions, des pays se sont opposés à une résolution contre l’Iran. Un geste qui n’est pas un bon signal pour l’administration de Barack Obama qui s’était engagée dans une politique de la main tendue avec l’Iran et qui avait donné une priorité à la diplomatie.
Les deux pays qui ont manifesté leur désaccord sont la Turquie et le Brésil. Avoir deux puissances émergentes qui votent contre la résolution crée une faille que l’Iran essaie d’exploiter. La raison est simple, c’est que Brasilia et Ankara estiment que les puissances du Conseil de sécurité des Nations unies n’ont pas pris au sérieux leurs efforts de médiation. Sur le fond, la Turquie a rappelé qu’il y avait des problèmes autour du programme nucléaire iranien, et qu’il fallait que Téhéran fasse toute la lumière.