Avec notre correspondant à New York, Philippe Bolopion
Le couperet est tombé. Pour la quatrième fois en quatre ans, l’Iran est sanctionné par le Conseil de sécurité. La Chine et la Russie se sont ralliées aux Occidentaux, au prix de concessions. Les mesures les plus sévères, qui auraient visé le secteur énergétique ou le commerce, ont été gommées.
Reste que Moscou et Pékin montrent par leur vote qu’ils perdent patience. A part un embargo sur les armements lourds, les nouvelles sanctions ne sont pas spectaculaires. Mais elles resserrent l’étau.
La liste noire des entreprises iraniennes sous sanctions est rallongée et comprend plusieurs structures aux mains des Gardiens de la Révolution. Les Etats sont encouragés à inspecter toute cargaison iranienne douteuse.
Les puissances occidentales revendiquent une victoire diplomatique. Mais le Conseil de sécurité est plus divisé que par le passé sur ce dossier. Deux pays de poids, la Turquie et le Brésil, ont voté contre le texte. Ils n’ont pas pardonné le camouflet diplomatique infligé par les grandes puissances, qui ont ignoré leurs efforts de médiation.
Le Liban s’abstient, en raison de l’influence du Hezbollah, soutenu par Téhéran. L’Iran va sans doute exploiter ces failles, et se montre provocant. Mais le pays est aujourd’hui un peu plus marginalisé sur la scène internationale.