Flottille : Israël opte pour une commission d'enquête interne «allégée»

Une semaine après l'abordage sanglant du Mavi-Marmara, et alors que la communauté internationnale réclame une enquête indépendante et internationale, Israël envisage de créer une commission d'enquête civile. L'annonce officielle n'a pas encore eu lieu, mais déjà les médias israéliens ne ménagent pas leurs critiques.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

Les journaux israéliens parlent déjà de « commission light ». La proposition du gouvernement israélien de former un panel d'experts juridiques qui auraient pour mission de réfléchir à la légalité du blocus contre Gaza et à la légalité également de l'opération d'abordage est qualifiée de « séminaire académique » par l'éditorialiste du quotidien le plus lu en Israël, le Yediot Aharonot.

Il faut dire que ce panel censé réunir des diplomates et des experts en droit, dont deux juristes internationaux choisis par Israël, n'aura pas le droit d'interroger les soldats et les officiers qui ont participé à l'abordage contre la flottille. Cette commission ne pourra pas non plus examiner la responsabilité du Premier ministre et du ministre de la Défense qui ont approuvé l'opération sans avoir obtenu l'accord formel du cabinet de sécurité.

Le mandat de cette commission est tellement limité que plusieurs experts contactés par le gouvernement ont déjà refusé d'y participer. Parmi eux, un ancien ministre de la Justice et juriste reconnu, le professeur Amnon Rubinstein. Il compare le panel à du « café décaféiné » et parle d'une « commission d'enquête qui ne fait pas d'enquête ».
 

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