L'armée israélienne a pris le contrôle du Rachel-Corrie

Comme il y a 5 jours, les soldats israéliens ont arraisonné le Rachel-Corrie qui refusait de répondre aux injonctions de la marine. Cette fois, affirme la porte-parole de l'armée israélienne, il n'y a eu aucune violence. Le cargo irlandais rempli d'aide humanitaire naviguait vers Gaza et refusait de se dérouter vers le port israélien d'Ashdod.

Avec notre correspondante à Jérusalem, Catherine Monnet

La marine israélienne a finalement pris le contrôle du Rachel-Corrie après plusieurs sommations et « avec le total accord de l'équipage et des passagers à son bord » d'après la porte-parole de l'armée.

A quatre reprises au moins, l'armée israélienne avait diffusé ce samedi 5 juin au matin, le message suivant à l'équipage du cargo iralandais : « Nous sommes la marine israélienne. Vous êtes en train d'approcher une zone hostile qui fait l'objet d'un blocus naval. La région de Gaza, la côte de Gaza et le port de Gaza sont fermés à tout mouvement maritime. Israël vous invite à vous rendre dans le port d'Ashdod pour transférer l'aide humanitaire par voie terrestre ».

Mais le Rachel-Corrie, ses 15 passagers irlandais et malaisiens et sa cargaison d'aide humanitaire, qui était encerclé et suivi par la marine depuis le petit matin n'a pas tenu compte de ces différents appels et a continué à faire route vers l'enclave palestinienne. Les autorités israéliennes, ayant à maintes reprises répété qu'il était hors de question de laisser s'ouvrir une brèche dans le blocus naval qu'elles imposent depuis 3 ans à la bande de Gaza, un abordage était devenu inévitable.

Mais aucune violence n'a été signalée, aucun coup de feu n'a été tiré. Les militants à bord du Rachel-Corrie avaient fait part, à plusieurs reprises, de leur détermination à briser le blocus de Gaza mais aussi de leur intention de ne pas opposer de résistance violente.

A la mi-journée le bateau irlandais Rachel-Corrie a été escorté vers le port israélien d'Ashdod. De là, on peut s'attendre à un scénario similaire à ce qui s'est passé en début de semaine. La cargaison va être soigneusement inspectée et déchargée. Les militants vont être débarqués avant d'être expulsés vers leurs pays d'origine. Quant au blocus naval de Gaza, il n'aura pas été brisé, il reste en place, même si après l'abordage sanglant du Mavi-Marmara, rien ne sera tout à fait comme avant car Israël reste aujourd'hui sous très forte pression internationale et devrait être contraint à alléger d'une façon ou d'une autre son blocus contre l'enclave palestinienne.

La marine israélienne met sur le Net des images de l'arraisonnement

L'armée israélienne a donc évité une nouvelle bataille navale au large de Gaza et elle essaye aussi de gagner la bataille des images. La marine a d’ores et déjà mis sur le Net des images de l'arraisonnement de ce samedi matin.  

Sur ces images lointaines et un peu floues, on voit les passagers sortir sur le pont, dans le calme, les uns derrière les autres pour venir s'asseoir. La séquence suivante montre des soldats monter à bord à partir des navires de guerre et non pas, comme lors de l’assaut du Mavi-Marmara, lundi 31 mai 2010,  depuis des hélicoptères. Tout se passe calmement, il n'y a visiblement aucun affrontement. Les dernières images montrent des militaires approchant les passagers qui sont assis, les mains levées en l'air.

Pour le Premier ministre israélien, cette nouvelle opération de la marine israélienne montre toute la différence qu'il y a entre « un bateau de pacifistes et un navire de haine organisé par des extrémistes turcs adeptes du terrorisme ».

Mais pour Dublin Kevin Squires, coordonnateur national de la Campagne de solidarité Irlande-Palestine, dont l'un des membres se trouvait à bord du Rachel-Corrie, il s'agit  « d'un nouvel acte impudent de piraterie israélienne en haute mer ».

 

 

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