ONU femmes, opérationnelle depuis le 1er janvier 2011, est une nouvelle agence des Nations unies, qui se présente comme l’« entité de l'ONU pour l'égalité de genre (humain) et pour l'autonomisation des femmes ». Le principe fondamental qui guide l’action de cette nouvelle agence onusienne est que « les femmes et les filles à travers le monde ont droit à une existence exempte de discrimination, de violence et de pauvreté et que l’égalité des sexes est essentielle pour réaliser le développement ».
Les domaines prioritaires d’ONU femmes sont l’augmentation du leadership et de la participation des femmes, la fin de la violence contre les femmes et les filles, l’implication des femmes à tous les niveaux des processus de paix et de sécurité, le renforcement de l’autonomisation économique des femmes et l’inscription de l’égalité des sexes au cœur de la planification et de la budgétisation nationales.
L'agence a été créée le 2 juillet 2010, à la suite de l'éclatement des quatre agences des Nations unies destinées aux femmes - agences qui n'avaient pas pu s'imposer auprès des gouvernements.
La nouvelle entité, présidée par l'ex-présidente chilienne Michelle Bachelet, devrait gagner en efficacité, même si elle fait figure d'agence « pauvre » des Nations unies, avec un budget de 500 millions de dollars seulement. A titre de comparaison, le budget de l'Unicef est de 3 milliards de dollars.
Le premier rapport annuel de cette nouvelle agence est intitulé « Les progrès des femmes dans le monde ». Il fait le point, pays par pays, pour constater que 127 pays ne condamnent toujours pas le viol au sein du couple, que 61 pays restreignent les droits des femmes à l'avortement, et qu'il y a une différence de 10% à 30% dans les salaires versés aux femmes, comparés aux salaires des hommes.
« En dépit de progrès majeurs dans les lois, des millions de femmes font état de violences dans leur vie, en général de la part de leur partenaire », souligne le texte.
Inégalité au travail
La nouvelle agence insiste sur le fait que « quelque 600 millions de femmes, soit plus de la moitié de celles travaillant, sont cantonnées dans des emplois vulnérables et peu sûrs, souvent en dehors de toute législation ».
« La non divulgation des crimes contre les femmes est un grave problème dans toutes les régions » du monde, relève encore ONU femmes. Dans 57 pays, des études sur la criminalité montrent, qu'en moyenne, 10% des femmes ont été victimes d'agressions sexuelles, mais seulement 11% en font état.
La violence sexuelle, arme de guerre
L'étude rappelle que la violence sexuelle est utilisée depuis des siècles comme arme de guerre. « Elle est utilisée contre les populations civiles afin de transmettre délibérément le HIV avec pour objectif la contamination forcée, les déplacements de population et la terreur dans des communautés entières ». La loi sur l’égalité des sexes « est la base de l’accès des femmes à la justice », estime le rapport. « Sans une base légale solide, les tentatives pour rendre les tribunaux plus accessibles aux femmes et la police moins hostile à leurs plaintes […] sont de nature à s’effondrer ».
Avancées positives
Tout n'est cependant pas négatif dans les conclusions du rapport de l'ONU femmes. Il souligne également des avancées : « Les femmes exercent une plus grande influence que jamais auparavant dans la prise des décisions », ce qui conduit à une « reconnaissance croissante des droits des femmes, non seulement politiques et civils, mais aussi économiques, sociaux et culturels ». « Aujourd’hui, 186 pays à travers le monde ont ratifié la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination contre les femmes ».
Le rapport souligne enfin que 173 pays garantissent une allocation maternité, 139 ont adopté une Constitution qui garantit l’égalité des sexes et 125 rendent illégales les violences conjugales.