Ukraine: retrait immédiat des armes légères, report des élections locales

Les présidents français, russe et ukrainien, ainsi que la chancelière allemande, étaient réunis à Paris, vendredi 2 octobre, pour s'accorder sur la mise en oeuvre des accords de Minsk visant à régler la situation en Ukraine. Les élections locales sont reportées. Elles ne se tiendront pas avant 2016, pour permettre un «scrutin incontestable». Et afin de consolider le cessez-le-feu, un retrait dès ce samedi 3 octobre des armes légères des zones de conflit a été annoncé. 

François Hollande a tout d’abord annoncé que le retrait des armes légères des zones de conflit débuterait dès ce samedi afin de consolider le cessez-le-feu. Ce sommet s’est déroulé dans un contexte bien plus apaisé que le précédent à Minsk ; le cessez-le-feu tient depuis un mois dans l’est de l’Ukraine, mais il doit encore être consolidé.

C’est sur la question du processus politique que les dirigeants ont passé le plus de temps, avec un casse-tête à régler : l’organisation d’élections en conformité avec la loi ukrainienne dans les régions sous contrôle séparatiste. Certes, le processus de paix prendra plus de temps et ne s’achèvera pas au 31 décembre comme prévu, mais ce report est nécessaire pour permettre la tenue du scrutin dans de bonnes conditions, a expliqué le président français : « Nous ne voulons pas que des élections puissent avoir lieu dans des conditions qui ne seraient pas respectueuses de (l'accord de) Minsk dans les territoires de l’est ukrainien. » Les autorités rebelles souhaitaient organiser leur propre scrutin à des dates qu’ils ont définies. « Impossible » ont rétorqué François Hollande et Angela Merkel.

Les séparatistes vont donc devoir renoncer à organiser leur propre scrutin. Celui-ci sera défini par une loi, discutée par les deux parties et votée par le Parlement ukrainien. Aucune échéance n’a été fixée pour le vote ou l’élaboration de cette loi. En revanche, une fois adoptée, les élections sous supervision de l’OSCE se tiendront trois mois plus tard. Reste à savoir si les rebelles vont jouer le jeu. La chancelière allemande Angela Merkel est optimiste : « Il y a un espoir, qui est fondé ; je peux dire que les deux parties ont bien discuté l'une avec l'autre. On ne peut pas donner de garantie, évidemment on ne peut être sûr que quelque chose se passe qu'une fois que c'est fait. » Le report des élections repousse d’autant l’éventuelle levée des sanctions envers la Russie que les Européens lient à la mise en œuvre complète des accords de Minsk

De son côté, le président ukrainien Petro Porochenko s'est dit « prudemment optimiste », estimant que la Russie avait encore plein de travail à faire avant une levée des sanctions. Quant à Vladimir Poutine, il a quitté l’Elysée, sans faire de commentaire.

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