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Selon les dernières estimations, le score du FN se situerait autour de 25 % des voix, bien moins que ce que prédisaient les sondages pré-électoraux. En tête, l'UMP-UDI et les divers partis de droite totaliseraient environ 38 % des voix, tandis que les partis de gauche les talonneraient avec près de 37 % des voix (entre 19,7 % et 24 % pour le PS).
L'abstention était une des inconnues du scrutin. Surprise, les électeurs se sont déplacés bien plus qu’en 2011 pour les dernières cantonales. A 20h, ce dimanche, les estimations donnaient un taux de participation de 50 à 51%. C’est plus aussi qu’aux élections européennes de mai dernier. En fin d’après-midi, près de 43 % des électeurs avaient déjà glissé un bulletin dans l’urne. Au même moment, l'abstention sur l'ensemble de la journée était estimée entre 48,5 % et 49,5 %, alors qu'elle était montée à 56 % en 2011.
Les départements où on s'est le plus déplacé, sont la Corse du Sud, un classique, mais aussi le département d’élection du président de la République, la Corrèze, et un bastion de gauche, les Landes. Ceux qui mobilisent le moins sont en région parisienne : les Yvelines, les Hauts-de-Seine et surtout la Seine-Saint-Denis où on enregistre à peine 28 % de participation.
Nicolas Sarkozy appelle au « ni-ni »
Ce soir « l'extrême droite n'est pas la première formation politique de France », s'est réjoui le Premier ministre, Manuel Valls. Il a salué le travail de mobilisation des Français et les scores « honorables » des candidats du PS, le total des voix de gauche flirtant avec celui des voix de droite. Manuel Valls a encore appelé la gauche à se rassembler au second tour de ces életions départementales « pour garder le plus grand nombre de cantons à gauche », alors que le Parti socialiste sera absent dans 500 cantons, le 29 mars. Le Premier ministre a aussi souhaité la mobilisation républicaine pour faire barrage aux partis d'extrême droite.
Nicolas Sarkozy n'a pas tardé à s'exprimer non plus. Le président de l'UMP constate
« une profonde aspiration des Français à un changement clair, qui commence par ces départementales ». « L’alternance est en marche », a-t-il déclaré. En ce qui concerne le second tour des élections départementales, il affirme : « Il n'y aura aucun accord local ou national avec les dirigeants du FN ». Mais il n'encourage pas à faire barrage à l'extrême droite : là où l'UMP sera absente du second tour, elle « n'appellera à voter ni pour le FN ni pour la gauche, dont nous combattons la politique ».
Ce qui a fait dire à Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS : « Là où la gauche ne peut concourir, j'appelle au désistement républicain et je demande la réciproque ».
Le Pen et Wauquiez pour une démission de Valls
Alain Juppé, candidat à la primaire UMP pour l'élection présidentielle de 2017, estime ce dimanche soir, que « la seule force d'alternance » est l'alliance de la droite et du centre, et il pointe un « désaveu de la majorité ». L’UMP Laurent Wauquiez parle carrément d’une « défaite historique pour le PS » et d’un « échec personnel » de Valls.
Mais la voix la plus tonitruante a été celle de Marine Le Pen. Ravie du résultat du FN au premier tour de ces élections départementales, notant qu'il progresse dans les cantons par rapport à 2011, elle n'a pas mâché ses mots pour enfoncer le PS. Le score du FN est, selon elle, « la plus belle des réponses au système » qui a alimenté de la « haine » contre le FN et a fait « campagne contre le peuple », du moins le peuple qui a voté à l'extrême droite, une « campagne ordurière et violente », concernant celle de Manuel Valls. « Chef de campagne, meneur d'un clan même, Manuel Valls doit maintenant écouter le message des urnes et avoir la décence de présenter sa démission au président de la République », a-t-elle déclaré au siège du FN pour conclure.