Elections départementales: PS et Verts alliés en Seine-Saint-Denis

Cela semblait inimaginable il y a encore deux ans, c'est désormais de l'ordre du possible : la droite rêve d'un grand chelem en Île-de-France lors des élections départementales, en décrochant notamment la Seine-Saint-Denis, bastion historique de la gauche depuis sa création en 1968. Le Parti socialiste était en meeting hier, le 18 mars, à la Courneuve, où il a fait front commun avec les écologistes.

De l'aveu même de la gauche, le scrutin s'annonce très serré. Les communistes -qui ont dirigé le département jusqu'à sa conquête par le parti socialiste en 2008- partent seuls, mais la Seine-Saint-Denis est un des rares départements où socialistes et écologistes ont fait alliance. C'est là que Cécile Duflot a choisi de tenir meeting avec l'ancien président du Conseil général et actuel président de l'Assemblée nationale Claude Bartolone.

Elle sait que sa présence désormais rarissime aux côtés des socialistes va être soulignée, alors Cécile Duflot se fait plaisir et cabotine un peu. « Certains se sont étonnés. Cécile, on croyait que tu t'étais mariée avec Jean-Luc Mélenchon. Quoi, soutenir des socialistes ? T'es redevenue copine avec Manuel Valls ? »

Non, Cécile Duflot n'est toujours pas copine avec le Premier ministre. L'ex-ministre du Logement critique, sans le nommer, sa stratégie dans cette campagne. « On a beaucoup dit que l'ennemi, c'était le Front national. Mais dans cette élection, attention, à ce qu'elle ne soit pas l'idiote utile, le paravent à cette vraie menace : une vague bleue qui viendrait menacer jusqu'à la Seine-Saint-Denis ! »

Et pourtant quelques minutes après, Claude Bartolone sacrifie lui aussi à la figure imposée pour tout leader socialiste dans cette campagne : la formule coup de poing contre le FN. « Pendant que la fille ripoline la façade, le père tapine sur les thèmes traditionnels de l'extrême-droite ! »

Au total, un numéro d'équilibrisme politique destiné à mobiliser l'électorat du département le plus pauvre de France qui avait donné 65% de ses voix à François Hollande en 2012, son meilleur score dans l'Hexagone. Mais depuis les dernières élections municipales, la moitié des villes sont passées sous pavillon de la droite qui espère aussi prendre les clefs d'un autre département de la région parisienne, celles du Val-de-Marne, dirigé par le parti communiste.

 

Partager :