Après deux heures et demie de lutte acharnée dans le huis clos du bureau politique, Jean-François Copé a finalement jeté l'éponge. Il présentera bel et bien sa démission le 15 juin prochain. Une démission véritablement arrachée au forceps, selon l'envoyée spéciale de RFI à l'Assemblée nationale. Jusqu’au bout Jean-François Copé a tenté par tous les moyens de résister face au rouleau compresseur de ses meilleurs ennemis «fillonistes».
Le ton avait été donné très tôt ce matin, Jean-François Copé a à peine eu le temps de se défendre, de défendre sa bonne foi dans cette affaire Bygmalion que François Fillon réclamait déjà qu’il se mette «en réserve» du parti. Deux heures après, Jean-François Copé proposait encore de rester jusqu’à l’automne prochain. Refus tout net alors de François Fillon et de François Baroin, visiblement à bout de nerfs et qui ont alors réclamé son retrait immédiat. La direction du parti a aussitôt enchaîné avec l’annonce d’une démission collective.
Un congrès extraordinaire doit se tenir en octobre prochain. En attendant l'élection d'un nouveau chef, trois anciens Premiers ministres - Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et
François Fillon - assureront la direction collégiale de l'UMP.
Suite au scandale des fausses factures de la société Bygmalion lors de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, Jean-François Copé était sous une pression extrême au sein de son parti, une formation en crise au lendemain du triomphe du Front national aux élections européennes.
Pour le bras droit de Jean-François Copé, Jérome Lavrilleux, il y a bien eu des dérives dans les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy en 2012, et des fausses factures pour tenter de les masquer.Brice Hortefeux, l'un des plus proches de Nicolas Sarkozy, a assuré que l'ex-chef de l'Etat était « très mécontent de voir son nom associé » à la « curieuse actualité » autour de Bygmalion.
La présidente du Front National s'exprimait ce mardi matin depuis le siège de son parti à Nanterre en région parisienne. Marine Lepen juge «normale» la démission de Jean-François Copé après les révélations en série dans l'affaire Bygmalion. Elle estime que l'affaire a désormais des répercussions sur l'ancien chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy qui aurait, dit-elle, «trahi les Français».