Arrivé peu après 15h, rue de Varenne, dans le VIIe arrondissement de Paris, à l'hôtel Matignon, Manuel Valls a été accueilli par Jean-Marc Ayrault. Un grand nombre de collaborateurs du ministère et de journalistes étaient rassemblés dans la cour. Puis les deux hommes se sont isolés dans le bureau du Premier ministre. Deux hommes qui n'ont pas toujours été sur la même longueur d'ondes. Après un entretien d'une vingtaine de minutes, ils se sont présentés sur le perron de Matignon. Jean-Marc Ayrault a parlé de la tâche qui l'a occupé durant près de deux ans : « Servir le pays ». Parlant lentement, ému, il a cité Pierre Mendès France. Il a remercié ses collaborateurs et souhaité la bienvenue à son successeur.
En répondant à Jean-Marc Ayrault, Manuel Valls a parlé pour la première fois en tant que Premier ministre. Il s'est dit fier de lui succéder et a insisté sur son attachement à poursuivre le travail initié par son prédécesseur. En réalité, il a déjà commencé à travailler dès hier soir avec le président de la République. Et le gouvernement sera connu demain, mercredi.
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Intenses consultations
Les consultations vont bon train autour du nouveau Premier ministre afin de constituer un « gouvernement de combat » voulu par François Hollande. Et les spéculations sont nombreuses. Si les Verts se font prier pour entrer au gouvernement, les places vont pourtant être chères pour en faire partie, puisque selon la volonté du président, ce gouvernement de combat doit être avant tout un « gouvernement resserré ». On parle de 15 ministres et de 10 secrétaires d'Etat.
Les entrants et les sortants
Parmi les quelques certitudes que l’on a : Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, qui ont pris clairement la défense de Manuel Valls à Matignon, resteront au gouvernement ainsi que Laurent Fabius, Michel Sapin, Stéphane Le Foll, Najat Vallaud-Belkacem et Jean-Yves Le Drian que Manuel Valls a d'ailleurs reçu ce mardi matin. Il lui aurait d’ailleurs proposé de lui succéder au ministère de l'Intérieur, mais l’intéressé aurait préféré rester à la Défense.
Parmi les entrants, on spécule sur l'arrivée probable de poids lourds comme Ségolène Royal, possiblement pour un grand ministère de la Jeunesse et de l'Education, et François Rebsamen, le sénateur-maire de Dijon. Grosse hypothèque, en revanche, sur le maintien de Pierre Moscovici à Bercy, et même au gouvernement, idem pour Vincent Peillon. Christiane Taubira est également donnée partante du ministère de la Justice mais pas forcément du gouvernement.