Retraites: les enseignants ont le sentiment d’être les grands perdants

En France, au lendemain des annonces du gouvernement sur la réforme des retraites, des mobilisations ont eu lieu ce jeudi 12 décembre en province et à Paris. Dans la capitale, plusieurs centaines de manifestants ont battu le pavé pour montrer leur colère et dire au gouvernement qu'ils sont toujours là et déterminés et parmi eux de nombreux enseignants. 

« La retraite, elle est à nous. » Plusieurs professions étaient représentées à cette manifestation entre la place de la Nation et la place de la République. Dans le cortège, beaucoup d'enseignants en colère après les annonces du Premier ministre.

« Nous inscrirons dans la loi la garantie selon laquelle le niveau des retraites des enseignants sera sanctuarisé et comparable au niveau des retraites des fonctions ou des métiers équivalents dans la fonction publique», », a affirmé le Premier ministre, Édouard Philippe lors de son discours sur la réforme des retraites, mercredi. « Nous engagerons avant la fin du quinquennat les revalorisations nécessaires pour maintenir le niveau des pensions » des enseignants, « nous le ferons progressivement et nous commencerons dès 2021. »

Des promesses loin de satisfaire Sylvert, professeur de 43 ans, qui dénonce une stratégie du gouvernement pour diviser les syndicats. « Je trouve scandaleux, par exemple, qu’il annonce que le nouveau régime va concerner uniquement les gens qui sont nés après 1975. Je pense que ce qu’il essaie de faire c’est de diviser le front syndical et je crois que ça va avoir un effet contraire. Donc on reste très motivés pour qu’il retire cette réforme .»

Des pensions amputées de 600 à 800 euros?

Après plus de 40 ans dans l'enseignement, Bruno vient juste de prendre sa retraite. Il a tenu à manifester par solidarité avec ses anciens collègues. « Je sais qu’avec la réforme qui a été annoncée, c’est pour mes collègues avec la même carrière que moi, ils vont gagner 600 ou 800 euros de moins que moi quand ils seront à la retraite. »

Dans un point de presse deux heures après le discours d’Édouard Philippe, le ministre de l’Éducation Jean-Michel Blanquer a affirmé que cette réforme était l'occasion d'améliorer les rémunérations des professeurs. Il a reconnu notamment que pour les plus jeunes il y a des retards quand on se compare à d'autres pays européens. « C'est sur les primes que se portera l'effort le plus important », a-t-il assuré, précisant que « leur montant et leur rythme d'augmentation supposent un dialogue social ».

Mobilisation interprofessionnelle le 17 décembre

Ce vendredi, Édouard Philippe et Jean-Michel Blanquer se rendront à Nancy, dans l’est de la France, pour un débat avec des enseignants sur le thème des retraites.

Les enseignants qui affirment avoir beaucoup à perdre avec la réforme des retraites sont déterminés quant à eux à continuer la grève jusqu'au retrait de la réforme. Car pour eux, la retraite, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Ils promettent d'être encore nombreux dans la rue le 17 décembre prochain, lors d'une journée de mobilisation interprofessionnelle.

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