Retraites: Philippe tente de ramener les syndicats à la table des négociations

Deux jours après la présentation de la future réforme des retraites, le pouvoir français cherche à ramener les syndicats à la table des négociations. Édouard Philippe a appelé les syndicats mercredi 11 décembre au soir.

« Tout ne s'arrête pas ici ». Au soir des annonces du Premier ministre, Matignon espérait encore pouvoir négocier avec les syndicats. Édouard Philippe a donc pris son téléphone mercredi pour faire le tour des centrales syndicales, « pour voir avec eux comment reprendre rapidement le dialogue », écrit-il sur Twitter.

Même Emmanuel Macron tend la main aux partenaires sociaux : « une concertation sur la proposition du gouvernement doit se faire », dit le chef de l'État. Le mot « proposition » est évidemment un signe d'ouverture.

Mais une réunion à Matignon est-elle possible ? Car si la porte du gouvernement est toujours ouverte, elle ne l'est qu'en partie.

Édouard Philippe veut bien discuter de la pénibilité et des droits familiaux, mais pas remettre en cause les grands points du projet comme l'âge d'équilibre à 64 ans ou la suppression des régimes spéciaux.

Du côté de la CFDT, le premier syndicat du pays, on se dit « toujours prêt à discuter » mais d'abord et avant tout sur la mesure d'âge. La négociation se résume pour l'instant à un dialogue de sourds.

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  • Comment la droite espère en profiter

La droite n'avait pas su tirer profit de la révolte des « gilets jaunes » et compte donc bien profiter de la mobilisation contre la réforme des retraites. En tout cas elle y croit « car sur cette question nous avons réformé donc nous sommes crédibles », rappelle Damien Abad.

Le patron des députés LR présentait ce jeudi 12 décembre une contre-réforme avec un mantra : pour garantir le niveau des retraites, il va falloir travailler jusqu'à 65 ans.

« Il faut repousser l’âge légal parce que si on ne repousse pas l'âge légal, et bien on va baisser les pensions et on va augmenter les impôts des Français. Et c'est là où le gouvernement ne dit pas la vérité, l’âge pivot, c'est l’âge pipeau, c'est le bal des hypocrites, c'est celles et ceux qui ne veulent pas dire la vérité aux Français », affirme Damien Abad.

Dire la vérité quitte à présenter une réforme plus dure encore que celle du gouvernement ? Les Républicains assument parce qu'en repoussant l’âge de départ à 65 ans, on gagne 10 milliards par an et on assure donc le niveau de pensions.

Et puis parce que se montrer ferme « c'est notre première occasion depuis deux ans de casser l'image réformatrice d'Emmanuel macron », décrypte un cadre, qui regarde avec gourmandise les difficultés de l'exécutif sur le dossier.

 

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