Réforme des retraites: premières discussions tendues avec les syndicats

Organisations syndicales et patronales défilent à Matignon depuis ce jeudi 5 septembre et jusqu’à vendredi soir. Le Premier ministre, Edouard Philippe, accompagné de la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, et du Haut-commissaire en charge de la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, doivent leur présenter les modalités de la discussion qui s’ouvrent sur la réforme du système des retraites.

« L’heure est à la contestation. » Après plus d’une heure et demie d’entretien, le premier représentant syndical à être sorti du bureau du chef du gouvernement donne le ton. Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière, conteste le principe même de la mise en place d’un régime de retraite unique par points, en lieu et place des 42 régimes qui coexistent actuellement.

Ce n’est pas la position de toutes les organisations que le Premier ministre doit recevoir ces 5 et 6 septembre. Certaines sont moins en colère, mais toutes ont des inquiétudes : sur la valeur du point et donc le montant des pensions, sur l’évolution de la durée de cotisation, ou encore sur l’âge effectif de départ.

Plusieurs inquiétudes

Ainsi Philippe Louis, de la CFTC, se veut plus modéré : des pistes « positives » sont selon lui sur la table, sur la pénibilité ou les droits familiaux par exemple, mais le représentant syndical fait aussi part de ses inquiétudes sur l’âge effectif de départ à la retraite ou encore sur le principe d’un âge pivot… 

Outre les syndicats, le Premier ministre reçoit les organisations patronales. Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef, soutient cette réforme. Mais lui aussi a ses objectifs, et ce ne sont pas du tout les mêmes que les syndicats. « Il y a des conditions indispensables pour que les entreprises aient confiance en cette réforme, a-t-il expliqué. L'équilibre économique passe par une mesure sur l'âge. Dans un régime par répartition, avec l'espérance de vie qui continue à augmenter, je ne vois pas d'autre solution que de travailler plus longtemps ».

Pas de réponse précise

Ces premiers rendez-vous donnent finalement la mesure de la complexité de la concertation qui s’ouvre aujourd’hui.

On sait que cette nouvelle phase de discussion doit durer « plusieurs mois », qu’elle va inclure une consultation des citoyens, mais pas davantage de détails à ce stade. Édouard Philippe devrait s’exprimer sur le sujet en milieu de semaine prochaine, après avoir fini de rencontrer l’ensemble des partenaires sociaux.

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