C’est un revirement inattendu d’Emmanuel Macron. Après avoir, en avril dernier, abondé dans le sens d’un âge pivot de départ à la retraite fixé à 64 ans, le président suggère de calculer le moment où un salarié peut faire valoir ses droits à la retraite en fonction du nombre d’années pendant lesquelles il a travaillé.
Pour « que ce soit juste en termes de cotisations […], je préfère qu’on trouve un accord sur la durée de cotisation plutôt que sur l’âge », plaide le président en arguant que « si vous avez un accord sur la durée, si vous commencez plus tard, vous finissez plus tard, et quand vous commencez plus tôt vous partez plus tôt ». Pourtant, un rapport du haut-commissaire à la réforme des retraites Jean-Paul Delevoye avait rendu ses préconisations à la mi-juillet qui allait aussi dans le sens d’un âge pivot.
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Des premières critiques par rapport à ce calcul
Un calcul plus juste, assure le président, en citant notamment le cas des infirmiers et des enseignants, des professions que l’on a beaucoup vues dans la rue ces derniers mois. Déjà commentés, ses propos ne sont pas au goût du président du Medef. « La retraite, ce n’est pas de l’idéologie, c’est des faits. On ne fera pas l’économie de l’âge de départ », estime Geoffroy Roux de Bezieux. En précisant que, pour lui, cela revenait à « mentir par omission aux Français ».
À l’opposé, le député Insoumis Adrien Quattenens a, lui, rappelé que si l’espérance de vie augmente en France, l’espérance de vie en bonne santé restait la même et que la productivité du travail avait grandi.
Le ministre de l’Économie, Bruno Lemaire, a, lui, temporisé les déclarations du président en assurant que cette « position du président » n’allait pas balayer le temps nécessaire pour une réforme ambitieuse.