Après l’échec, fin février, des négociations interprofessionnelles entre les partenaires sociaux, le gouvernement a repris la main sur le dossier de l’assurance-chômage. Il a annoncé une réforme ambitieuse qui va modifier les comportements aussi bien des chômeurs que des employeurs.
Le but de cette nouvelle réforme : économiser de 1 à 1,3 milliard d’euros par an pendant trois ans pour renflouer les caisses de l’Unédic, en charge de la gestion de l’assurance-chômage, endettée de près de 38 milliards d’euros.
La réforme prévoit de limiter le recours abusif aux contrats précaires, avec l’instauration d’un bonus-malus sur les cotisations d’assurance-chômage. Il s’appliquera à une dizaine de secteurs, dont la restauration, l’hôtellerie, la santé, mais aussi l’audiovisuel. Le texte prévoit également une taxe forfaitaire pour les CDD d’usage, c’est-à-dire des contrats sans limitation de durée, de renouvellement, ni de prime de précarité.
A contrario, les entreprises jugées « vertueuses » verraient leurs cotisations diminuer. Le patronat est vent debout, ces mesures vont renchérir le coût du travail alors qu’il affirme avoir besoin de ces contrats courts pour assurer le fonctionnement de leurs entreprises.
Plus de contrôle sur les chômeurs
L’étau se resserre également pour les demandeurs d’emploi. Dorénavant, il faudra avoir travaillé six mois sur les deux dernières années pour bénéficier d’une indemnisation alors qu’avant il n’était demandé que quatre mois de travail sur les 28 derniers mois. Selon le gouvernement, ce préalable sort de Pôle Emploi 600 000 personnes, mais serait une incitation à retrouver un travail rapidement.
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Les syndicats contestent ce durcissement qui va pénaliser les plus fragiles. Les cadres supérieurs sont également dans le viseur du gouvernement qui veut appliquer une dégressivité de leurs indemnités, tout comme il veut revoir les règles permettant de cumuler un emploi et des allocations chômage.