Au palais de justice de Paris, Pierre Olivier
Isabelle Balkany a été la grande absente de ce procès. Après sa tentative de suicide quelques jours avant l'ouverture des audiences, elle est toujours convalescente. Lors de ses réquisitions, le procureur a réclamé contre elle quatre ans d'emprisonnement avec sursis et 500 000 euros d'amende. Le verbe haut, c'est l'ancien bâtonnier du barreau de Paris, Pierre-Olivier Sur, qui plaide pour la défendre. Il la présente comme « une femme livrée à la vindicte populaire, notamment sur les réseaux sociaux ».
Selon lui, Isabelle Balkany a déjà largement payé pour ce procès. « Elle a déjà payé lourd dans sa chair, dans son cœur, sur sa réputation. C'était donc une procédure extrêmement difficile à vivre pour elle, qui donne la mesure de ce genre d'affaire où l'on ne vient plus juger un homme, une femme, mais un symbole. C'est dangereux, un symbole. Un drapeau qu'on brûle, une effigie qu'on piétine, c'est ça un symbole qu'on massacre. »
Selon Pierre-Olivier Sur, Isabelle Balkany serait justement devenue le symbole de l'ancien monde politique dont on veut se débarrasser. Dans une salle d'audience comble, il conclut sa plaidoirie par ces mots : « Isabelle Balkany, c'est une souffrance, un cœur qui bat, des valeurs, du travail, mais aussi le courage de dire "J'ai commis des fautes" ». Les avocats de Patrick Balkany prendront la parole mercredi après-midi, au dernier jour des audiences.