Européennes: Glucksmann à Toulouse, un meeting pour rassurer

Premier meeting, ce samedi 6 avril, à Toulouse, terre de gauche, pour la toute nouvelle alliance entre le Parti socialiste et Place publique. Après un passage télévisé peu concluant et alors que sa désignation comme tête de liste n’a pas fait l’unanimité dans les rangs socialistes, Raphaël Glucksmann savait qu’il était attendu au tournant.

« Votez pour moi, je n'arrive pas à le dire. » Après sa prestation jugée décevante par beaucoup, jeudi sur France 2, Raphaël Glucksmann a tenu à Toulouse son premier grand meeting, cultivant un ton décalé pour dire son « envie d'Europe ».

« On a une envie folle d'Europe. [...] Oui nous avons envie d'Europe, nous avons envie de plus d'Europe, nous avons envie de mieux d'Europe ! Nous avons tellement envie d'Europe que nous avons envie qu'elle change radicalement pour qu'elle ne meure pas », a lancé l'essayiste devant quelque 500 personnes rassemblées au stade Ernest-Wallon, l'enceinte où joue le Stade toulousain.

« Envie d'Europe écologique et sociale », c'est d'ailleurs le nom, dévoilé samedi, de la liste conduite par M. Glucksmann, et où figurent des socialistes, des membres de Place publique et de Nouvelle Donne, et une transfuge de Générations, Aurore Lalucq.

Pour une « Europe sociale »

Face selon lui à l'Europe « technocratique et libérale » que propose Nathalie Loiseau pour LREM, à l'Europe « conservatrice » de François-Xavier Bellamy (LR), M. Glucksmann entend dessiner le chemin d'une « Europe sociale, écologique, démocratique, solidaire », et transformer ce qui est aujourd'hui un « marché » en « puissance politique, en puissance protectrice ».

Distribuant les piques à l'encontre du chef de l'Etat, il a fustigé derrière ses discours la « continuation du même » et de la « poudre de perlimpinpin ». « On nous dit qu'Emmanuel Macron est un rempart aux populistes. Mais c'est sa politique injuste et son arrogance folle qui nourrit les populistes », a-t-il affirmé.

L'essayiste de 39 ans a aussi dit sa « honte » d'entendre le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner reprendre les mots de son homologue italien Matteo Salvini, en accusant les ONG d'avoir « pu se faire complices des passeurs ».

Auteur d'une prestation que beaucoup de commentateurs jugent ratée, jeudi sur le plateau de France 2, M. Glucksmann a reconnu à plusieurs reprises son inaptitude à aligner les « punchlines », ou sa méconnaissance des « codes » politiques, tout en étant appelé à retrouver « la gauche du coeur ».

Mais Raphaël Glucksmann a-t-il au moins convaincu ? Réponse dans le reportage de notre envoyée spéciale, Marine de La Moissonnière.

(avec AFP)

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