La parole est maintenant aux députés. Lors des débats organisés par Emmanuel Macron avec les élus dans les régions, les députés conviés étaient priés de ne pas prendre le micro. Certains se sont émus que tout le monde débatte « sauf ceux qui sont élus pour cela ». Les parlementaires ne sont cependant pas restés inactifs : ils se sont diversement impliqués en circonscription, les députés LaREM organisant un millier de réunions. Seuls Insoumis et RN ont clairement pris leurs distances. Mais la priorité était donnée aux maires avec lesquels le chef de l'État voulait renouer à l'occasion du grand débat. Cette semaine, les parlementaires vont pouvoir à leur tour faire valoir leur point de vue et balayer l'ensemble des thématiques.
Ces débats vont donner la tonalité des affrontements potentiels entre la majorité et l'opposition, car le gouvernement va devoir se livrer à l'exercice des questions-réponses. Lundi 8 avril, le gouvernement livrera la synthèse des 1,5 million de contributions des Français. Mardi 9, le Premier ministre fera une déclaration à la tribune de l'Assemblée, suivie d'un débat sans vote. Même exercice le lendemain devant le Sénat à majorité de droite, qui a opté pour ce format a minima. Sénat et exécutif sont en froid depuis l'affaire Benalla mais aussi les questions posées par Emmanuel Macron dans sa lettre aux Français mi-janvier : « Quel rôle » notamment pour le Sénat et faut-il le « transformer » ?
L'exécutif se réserve l'arbitrage et les propositions finales. Des propositions pour répondre aux attentes des Français qui ne devraient pas intervenir avant la mi-avril. Emmanuel Macron termine cette semaine sa tournée des régions en Bretagne et en Corse. Et il a d'ores et déjà laissé entendre que les mesures se déclineront sur plusieurs mois. La sortie du grand débat est donc prévue par étapes.