Parti de la gare de l'Est vers 13h, le cortège de plusieurs milliers de « gilets jaunes » a rejoint la manifestation organisé par l'association Droit au logement (DAL). Les manifestants ont convergé vers la place du Trocadéro en scandant « Macron démission » ou encore « Un toit pour tous ». Sous un grand soleil et en musique, le cortège a ainsi parcouru une dizaine de kilomètres sous les yeux des touristes interloqués et amusés.
Il n'a en revanche pas rencontré l’autre grande manifestation de la journée, celle des enseignants, qui se tenait du côté du Panthéon, au sud de la capitale, qui protestent, à l'appel de leurs organisations syndicales, contre la loi Blanquer « pour une école de la confiance » et la réforme du lycée.
Ambiance détendue
Echaudée par de nouveaux saccages sur les Champs-Elysées il y a deux semaines, la préfecture de police de Paris avait encore interdit les manifestations sur la célèbre avenue et un important dispositif policier avait encore une fois été déployé. Sur le parcours du cortège, déclaré en préfecture, rares étaient les commerçants à avoir baissé leur store.
Une fois arrivés place du Trocadéro en fin d'après-midi, les « gilets jaunes » se sont dispersés. Quelques récalcitrants ont été forcés à quitter les lieux par les forces de l'ordre. Des nuages de gaz lacrymogène ont alors blanchi le ciel face à la tour Eiffel. Selon la préfecture, la police a procédé à 25 interpellations, 20 verbalisations pour avoir manifesté sur le périmètre interdit et 8 053 contrôles préventifs. A Paris, cet acte XX de la mobilisation s'est malgré tout essentiellement déroulé dans une atmosphère bon enfant.
Des accrochages en régions
Quelques échauffourées ont en revanche été signalées à Avignon (sud) entre manifestants et forces de l'ordre, qui ont tiré des grenades pour les disperser. Des heurts se sont également produits à Bordeaux (sud-ouest), l'un des bastions du mouvement. Le maire avait appelé à une journée « ville morte » face à la menace de violences de « centaines de casseurs ». Selon des journalistes de l'Agence France-Presse présents sur place, du matériel de chantier et des tuyaux en caoutchouc ont été incendiés. Les forces de l'ordre ont mené plusieurs charges alors que plusieurs manifestants lançaient des projectiles.
A Montpellier (sud), deux policiers ont été légèrement blessés par des jets de projectiles lors d'une manifestation qui a rassemblé 1 650 personnes selon la préfecture et 2 500 d'après les organisateurs. Le ministère de l'Intérieur a recensé 33 700 manifestants à travers le pays, dont 4 000 à Paris. Les « gilets jaunes », qui contestent les chiffres officiels depuis le début de leur mouvement le 17 novembre, ont quant à eux décompté 102 713 personnes, d'après un chiffre provisoire indiqué sur la page Facebook du Nombre jaune.