A Paris, gare de l'Est, l'un des points de départ des rassemblements parisiens de cet « acte XX », l'ambiance est calme, rapporte notre envoyé spécial, Pierre Olivier. Les gilets jaunes sont quelques centaines pour l’instant, rassemblés devant le bâtiment principal de la gare. Signe qui ne trompe pas, à Paris, les stations de métro alentour n’ont pas été fermées au public. Preuve que l’affluence est pour le moment très limitée, au moins dans le nord de Paris.
Sous le soleil, les gilets jaunes en profitent pour pique-niquer sur l’esplanade, en musique et au son des cornes de brume. Le cortège doit prendre la direction de la Place du Trocadéro, dans le 16ème arrondissement, à l'ouest
Les enseignants aussi dans la rue
Le parcours déclaré en préfecture évitera de croiser l’autre grande manifestation de ce samedi, à Paris, celle des enseignants, qui se tient, elle, du côté du Panthéon, au sud de la capitale. Ils protestent, à l'appel de leurs organisations syndicales contre la loi Blanquer « pour une école de la confiance » et la réforme du lycée.
Comme la semaine dernière, le périmètre autour des Champs-Elysées et du Palais de l’Elysée est complément fermé aux « gilets jaunes » et des fouilles ont lieu pour éviter toute intrusion. Le dispositif policier tout au long du parcours sera conséquent, même si à la mi-journée les cars de CRS et les voitures de police étaient bien en retrait. Mais la surveillance, même discrète, est bien réelle pour cet acte XX du mouvement.
En province, les villes redoutent des violences
A Bordeaux (sud-ouest), l'un des bastions de ce mouvement social inédit et où le centre-ville est comme depuis plusieurs semaines interdit aux « gilets jaunes », le nouveau maire Nicolas Florian a décrété une journée « ville-morte » en se disant « très inquiet de ce qui pourrait se passer ». La préfecture a évoqué la présence annoncée de « centaines de casseurs ».
A Avignon (sud), la préfecture, qui craint la présence de « groupes activistes violents », a interdit tout rassemblement ou manifestation de 8h à 23h TU, intra-muros et sur plusieurs axes périphériques.
A Saint-Etienne (centre-est), Toulouse (sud-ouest), Epinal (est) et Rouen (nord-ouest), les préfectures ont également interdit les manifestations pour prévenir violences et pillages. A Lille (nord), la préfecture a interdit les « manifestations et rassemblements » dans « certaines rues du centre-ville de Lille », autorisant en revanche un « parcours alternatif ».
Samedi dernier, 40 500 personnes avaient manifesté en France, dont 5 000 à Paris, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, contestés par les « gilets jaunes » dont le propre comptage a recensé 127 212 manifestants dans tout le pays.