Si les cas d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase ne font pas de doute, les sénateurs ne sont pas sur la même ligne concernant trois hauts responsables de la présidence. Faut-il ou non poursuivre en justice le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, le directeur de cabinet, Patrick Strzoda, et le chef du groupe de sécurité du palais, le général Lionel Lavergne ?
Pour le sénateur centriste, Hervé Marseille, il n’y a pas de raisons de le faire. « On parle de propos dans lesquels on descellerait des omissions, des contrevérités, des ambiguïtés et ça ne me semble pas de nature à fonder une démarche judiciaire », dit-il.
Le sénateur Les Républicains (LR), François Grosdidier, a une autre lecture. A ses yeux, les trois hommes n’auraient pas tout dit. « Il faut que la règle soit la même pour tous, estime-t-il. Donc au Bureau du Sénat de faire une saisine assez large, c’est ce que lui demandait la commission des lois du Sénat. »
Pour Bruno Retailleau, le chef de file des sénateurs de droite, ne pas saisir le procureur de la République sur tous les protagonistes de l’affaire Benalla, ce serait « ruiner le travail de la commission d’enquête ».
Philippe Bas, le président de cette commission d’enquête, refuse de polémiquer. « Le droit, rien que le droit, tout le droit, et je ne fais bien sûr aucun autre commentaire, c’est au bureau de se prononcer », insiste-t-il.
Le vote se fera à main levée. Le président du Sénat, Gérard Larcher, ne participera pas à ce vote, une façon de ne pas prendre parti sur cette question sensible.