Affaire Benalla: la droite divisée avant le vote du Bureau du Sénat

Une décision importante est attendue ce jeudi 21 mars dans l’affaire Benalla. Le Bureau du Sénat, instance collégiale, où chaque groupe politique est représenté selon son importance, doit décider s’il suit jusqu’au bout les recommandations de la commission d’enquête. En clair, transmettre ou non à la justice les cas d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase pour « faux témoignages ». Et surtout de trancher ceux de trois responsables de l'Elysée, mais la majorité sénatoriale de droite est divisée sur cette question.

Si les cas d'Alexandre Benalla et de Vincent Crase ne font pas de doute, les sénateurs ne sont pas sur la même ligne concernant trois hauts responsables de la présidence. Faut-il ou non poursuivre en justice le secrétaire général de l'Elysée, Alexis Kohler, le directeur de cabinet, Patrick Strzoda, et le chef du groupe de sécurité du palais, le général Lionel Lavergne ?

Pour le sénateur centriste, Hervé Marseille, il n’y a pas de raisons de le faire. « On parle de propos dans lesquels on descellerait des omissions, des contrevérités, des ambiguïtés et ça ne me semble pas de nature à fonder une démarche judiciaire », dit-il.

Le sénateur Les Républicains (LR), François Grosdidier, a une autre lecture. A ses yeux, les trois hommes n’auraient pas tout dit. « Il faut que la règle soit la même pour tous, estime-t-il. Donc au Bureau du Sénat de faire une saisine assez large, c’est ce que lui demandait la commission des lois du Sénat. »

Pour Bruno Retailleau, le chef de file des sénateurs de droite, ne pas saisir le procureur de la République sur tous les protagonistes de l’affaire Benalla, ce serait « ruiner le travail de la commission d’enquête ».

Philippe Bas, le président de cette commission d’enquête, refuse de polémiquer. « Le droit, rien que le droit, tout le droit, et je ne fais bien sûr aucun autre commentaire, c’est au bureau de se prononcer », insiste-t-il.

Le vote se fera à main levée. Le président du Sénat, Gérard Larcher, ne participera pas à ce vote, une façon de ne pas prendre parti sur cette question sensible.

Partager :