Avant d'être des jihadistes, ces personnes sont des Français, explique Christophe Castaner pour justifier cette inflexion du gouvernement. Mais le Rassemblement national fait le raisonnement inverse : « Ces terroristes n’ont plus rien de français, commente Sébastien Chenu. On devrait déchoir immédiatement de leur nationalité française ces gens qui ne nous veulent que du mal, qui veulent simplement porter atteinte à notre territoire, à la République et les empêcher de rentrer. Ces gens n’ont rien à faire sur le territoire national. »
A gauche, en revanche, on se range derrière les arguments du ministre de l'Intérieur d'autant plus que si l'on veut assurer la sécurité de la France, il faut s'occuper des « revenants », estime le communiste Sébastien Jumel : « Moi, je serai favorable à ce que l’on juge les criminels jihadistes chez nous et faire en sorte qu’ils ne peuvent plus récidiver. Qu’ils puissent être suivis, c’est la garantie qu’ils ne soient pas dans la nature. »
Hors de question, s'insurge le député Les Républicains Eric Ciotti pour qui ces jihadistes sont des barbares. « On n’a pas besoin de consacrer des moyens à surveiller, à contrôler, voire à emprisonner des personnes qui de toute façon n’ont qu’un but : nous détruire et nous faire la guerre », dit-il.
Pour l'instant, le gouvernement n'a pas tranché dans ce dossier extrêmement sensible. Mais le retrait américain et l'évolution de la situation dans les zones kurdes devraient l'obliger à se prononcer plus vite que prévu.
Jusqu'ici, la France n'envisageait que le rapatriement des enfants retenus avec leurs mères, mais souhaitait que combattants et épouses soient jugés sur place et y purgent leur peine. L'avocat français William Bourdon, qui défend bon nombre de femmes de jihadistes, se félicite de ce changement de doctrine.
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