« Choisir un symbole de la bourgeoisie en pleine crise des gilets jaunes, c'est une folie », s’étranglait il y a encore quelques jours un membre de la direction du parti Les Républicains qui ne voulait pas y croire.
En optant pour le Versaillais François-Xavier Bellamy, Laurent Wauquiez a opposé une fin de non-recevoir à tous ceux, dont le président du Sénat, qui avaient émis des réserves sur la désignation de cet opposant à l'avortement, militant anti- « mariage pour tous » en 2013.
Un candidat qui divise le parti
« C’est le candidat de l’aile droite ultra-catholique », s'énerve un député. « Il n'est pas assez politique », s'inquiète un autre. « Il a perdu une circonscription imperdable », tacle un autre. « Il coche la case du rajeunissement et du renouvellement », balaie Brice Hortefeux, proche de Laurent Wauquiez.
Mais alors pourquoi le patron de LR a-t-il choisi un profil qui divise tant son parti ? « Pour consolider sa base », analyse un cadre. Cette base reste cependant étroite, car à quatre mois des Européennes, la liste LR est créditée de 8% à 13% des voix. Loin derrière la majorité et le Rassemblement national.
Pour rassurer les sceptiques, François-Xavier Bellamy pourrait être entouré, d'après des informations du Figaro, d'une sarkozyste, Agnès Evren, et d'un juppéiste, Arnaud Danjean. « Un geste de rassemblement », veut croire un porte-parole du parti.