Après les « gilets jaunes », les blouses blanches : grandes « oubliées » du plan santé, les infirmièr(e)s sont appelé(e)s à cesser le travail et à manifester partout en France ce mardi 20 novembre par seize organisations dénonçant le « mépris » du gouvernement, accusé d'avoir cédé au lobby des médecins.
Qu'ils soient libéraux, salariés de l'hôpital, qu'ils exercent dans les écoles ou dans les blocs opératoires, les infirmiers - des femmes à plus de 80% - partagent tous un « même sentiment », celui « d'une profession laissée pour compte », a résumé lundi le vice-président de la FNI (libéraux), Daniel Guillerm, lors d'un point presse.
Une vingtaine de rassemblements sont prévus à partir de 14h en région, notamment devant les préfectures, et à Paris, devant le ministère de la Santé, pour réclamer la « reconnaissance » de la profession, de meilleures rémunérations, plus d'autonomie ou encore un renforcement des effectifs dans les établissements.
Au centre de cette colère : le nouveau plan de transformation du système de santé présenté en septembre par Emmanuel Macron. Il n’offre à ces personnels de santé aucun moyen supplémentaire, alors qu'il prévoit de dépenser 200 millions d'euros pour la création de 4 000 postes d’assistants médicaux qui devront épauler les médecins libéraux.
La création de ces 4 000 postes, à mi-chemin entre la secrétaire et l'aide-soignante, « a mis le feu au poudre », a rappelé son homologue du Sniil (libéraux), John Pinte. Pourquoi créer un nouveau métier au lieu de s'appuyer sur les quelque 660 000 infirmières existantes ? Pourquoi « payer des secrétaires aux médecins sur le dos de l'assurance maladie », pour un total de 200 millions d'euros par an, au lieu de créer des postes en maison de retraite ou d'augmenter actes et salaires des infirmières, interroge encore Daniel Guillerm.
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