Sous le mot-dièse #pasdevague, les enseignants français racontent sur Twitter les violences qu'ils subissent, et surtout l'absence de réaction de leur hiérarchie. Il ne faut en effet pas faire de vague, expliquent-ils, ne pas entacher la réputation d'un établissement.
Des messages similaires ont été publiés par centaines ces deux derniers jours. Ils mettent en lumière une réalité du terrain : il y a des problèmes à l'école, et la poussière est dissimulée sous le tapis. Mais grâce à ce mot-dièse, ces problèmes sont désormais connus de tous.
Le nombre de messages rend par ailleurs le phénomène impossible à ignorer de la part du ministre de l'Education nationale. Or Jean-Michel Blanquer ne peut pas grand-chose contre ce hashtag. Comment en effet maîtriser un cri qui vient de toute part ? Pas question de rassembler des représentants de la profession pour faire retomber la tension. Celui qui fait office de « bon élève » du gouvernement semble pour la première fois pris de court.
Sa première réponse est d’inviter les proviseurs de lycées à interdire les téléphones portables au sein de leurs établissements, à l’image de qui se fait dans les collèges depuis la rentrée. Une réponse bien insuffisante pour beaucoup, même si le ministre de l’Education nationale a annoncé la tenue d’un comité pour déterminer un « plan d’action », qu’il coprésidera avec Christophe Castaner, son homologue de l’Intérieur.
Le contenu de ce plan d’action reste pour l’instant inconnu. La demande des enseignants est en tout cas simple : regarder le problème en face, punir quand il faut punir, et arrêter de la politique de l’autruche quand des incidents se produisent en classe.