« Vous avez un problème avec la vérité, M. Wauquiez », lance Edouard Philippe.
« Je crains que vous ayez un problème avec la réalité, M. Philippe », rétorque Laurent Wauquiez.
L'échange résume à lui tout seul la tonalité du face à face. D'un côté, Edouard Philippe, Premier ministre, incarnation d'une droite modérée « Macron-compatible ». De l'autre, Laurent Wauquiez, patron d'une droite décomplexée, bien décidé à en découdre, pour se démarquer, sur l'un de ses sujets favoris, l'immigration :
« Je vous ai posé une question qui était claire sur un sujet qui préoccupe les Français : est-ce que vous considérez oui ou non que le niveau de l’immigration est beaucoup trop élevé en France ? »
Pas question pour Edouard Philippe de répondre à l'ultimatum posé par le patron des Républicains. Le Premier ministre ne cessera de le dire pendant ces 30 minutes : la politique qu'il incarne se veut celle de l'équilibre.
« On peut se faire plaisir avec des formules simplistes : "on prend tout le monde ou on ne prend personne". La vérité est que si nous voulons régler cette question, nous devons travailler avec les pays d’origine, travailler avec les pays de transit », a répété Edouard Philippe.
Trente minutes de débat sur l'immigration puis sur l'Europe qui auront suffi à montrer que le divorce entre la droite incarnée par Laurent Wauquiez et celle incarnée par Edouard Philippe est bel et bien consommé.