France: Agnès Buzyn débloque 400 millions d'euros pour les Ehpad

En France, Agnès Buzyn, la ministre des Solidarités et de la Santé, a détaillé ce 30 mai sa feuille de route pour améliorer l’accompagnement des personnes âgées avec une attention particulière portée aux maisons de retraite médicalisées, où la grogne est montée ces derniers mois. Les salariés dénoncent en effet une dégradation de leurs conditions de travail, liée notamment au manque de personnel. La ministre a donc présenté des mesures à court terme pour ces établissements.

La ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn dit avoir entendue l'une des revendications principales du secteur : accorder plus de crédits pour recruter aides-soignants et infirmiers dans les établissements pour personnes âgées dépendantes, les Ehpad.

Elle a donc débloqué une enveloppe de 400 millions d’euros, comme elle l'a annoncé ce 30 mai au soir. « C'est beaucoup plus de financement, beaucoup plus vite, avec une démarche qui vise à donner en trois ans ce qui était prévu sur sept ans, ce qui va permettre aux Ehpad de recruter du personnel soignant, détaille-t-elle. On rajoute aussi des financements pour recruter des infirmières de nuit. L'objectif est que tous les Ehpad en 2020 aient accès à une infirmière de nuit ».

Réforme de fond

Reste à rendre la filière du grand âge plus attractive, car les directeurs d’Ehpad peinent à trouver des soignants. Agnès Buzyn mise sur la formation continue ou l’évolution des carrières. Autre mesure : le développement de la télémédecine pour mieux prendre en charge les résidents des Ehpad, souvent très âgés et qui souffrent de plusieurs maladies chroniques.

Mais au-delà de ces actions à court ou moyen terme, Agnès Buzyn veut initier une réflexion de fond sur l’accompagnement des personnes âgées. « Beaucoup de personnes qui sont aujourd'hui en Ehpad ne l'ont pas choisi et souffrent de l'isolement, souligne-t-elle. Notre modèle aujourd'hui ne correspond pas aux demandes et aux besoins des personnes âgées et ne correspond pas non plus à la façon dont nous nous voyons vieillir ».

Une large concertation va être lancée, avec une consultation des citoyens.
La ministre en appelle à un changement de modèle, pour que la vieillesse ne soit jamais vécue « comme un naufrage ».

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