La ministre de la Santé et des Solidarités Agnès Buzyn dit avoir entendue l'une des revendications principales du secteur : accorder plus de crédits pour recruter aides-soignants et infirmiers dans les établissements pour personnes âgées dépendantes, les Ehpad.
Elle a donc débloqué une enveloppe de 400 millions d’euros, comme elle l'a annoncé ce 30 mai au soir. « C'est beaucoup plus de financement, beaucoup plus vite, avec une démarche qui vise à donner en trois ans ce qui était prévu sur sept ans, ce qui va permettre aux Ehpad de recruter du personnel soignant, détaille-t-elle. On rajoute aussi des financements pour recruter des infirmières de nuit. L'objectif est que tous les Ehpad en 2020 aient accès à une infirmière de nuit ».
Réforme de fond
Reste à rendre la filière du grand âge plus attractive, car les directeurs d’Ehpad peinent à trouver des soignants. Agnès Buzyn mise sur la formation continue ou l’évolution des carrières. Autre mesure : le développement de la télémédecine pour mieux prendre en charge les résidents des Ehpad, souvent très âgés et qui souffrent de plusieurs maladies chroniques.
Mais au-delà de ces actions à court ou moyen terme, Agnès Buzyn veut initier une réflexion de fond sur l’accompagnement des personnes âgées. « Beaucoup de personnes qui sont aujourd'hui en Ehpad ne l'ont pas choisi et souffrent de l'isolement, souligne-t-elle. Notre modèle aujourd'hui ne correspond pas aux demandes et aux besoins des personnes âgées et ne correspond pas non plus à la façon dont nous nous voyons vieillir ».
Une large concertation va être lancée, avec une consultation des citoyens.
La ministre en appelle à un changement de modèle, pour que la vieillesse ne soit jamais vécue « comme un naufrage ».