Ce jugement du tribunal correctionnel de Paris met fin à neuf années d'une
procédure interminable, au fil desquelles le dossier s'était considérablement vidé constitue un véritable camouflet pour les services de police. « L’audience a permis de comprendre que le groupe Tarnac était une fiction », a ainsi résumé la présidente du tribunal.
Après avoir vu les accusations de terrorisme s'éloigner en janvier 2017, Julien Coupat et Yildune Lévy ont été relaxés jeudi des poursuites de sabotage d'une ligne SNCF et d'association de malfaiteurs, dans le procès du groupe de Tarnac.
Tout juste sont-ils reconnus coupables d'avoir refusé un prélèvement biologique. Mais ils ont été dispensés de peine.
Julien Coupat, 43 ans, et Yildune Lévy, 34 ans, comparaissaient tous deux parmi un groupe de huit personnes, des militants anticapitalistes qui vivaient en communauté à Tarnac, un village de Corrèze. Les audiences avaient débuté à la mi-mars.
Les prévenus étaient notamment accusés d'avoir saboté une caténaire de ligne TGV en novembre 2008, ce qu'ils ont toujours nié. Un seul prévenu a écopé d'une peine de quatre mois de prison avec sursis. Tous les autres ont été relaxés.
A l'époque des faits, Julien Coupat avait été présenté comme le leader d'un groupe lui-même présenté comme une réminiscence du groupe Action directe, actif dans les années 1979-1987.
Yildune Lévy boit de l’eau, se prend la tête dans les mains, sourit et respire, visiblement très émue. Applaudissments contenus dans l’assistance. L’un des avocats de la défense sert les mains des soutiens des huit prévenus. Petit chapeau, regard déterminé, à la sortie Yildune Lévy a réservé un dernier message politique aux caméras : « Il faut se battre contre les machines à broyer », lance la jeune femme en faisant allusion à Notre-Dame-des-Landes et à l’occupation des universités, persuadée que l’insurrection n’a pas fini de venir. « Moi, je choisirais d’être en marche, mais en marche vers l’avenir, vers un bouleversement possible de l’ordre des choses. »