Dégradations de lignes SNCF: ouverture du procès du «groupe de Tarnac»

Présentés en 2008 comme de dangereux terroristes d'ultra gauche, ils sont jugés ce mardi 13 mars, dix ans après les faits pour la dégradation d'une ligne SNCF. Le procès du groupe de Tarnac s'ouvre à la mi-journée à Paris. Parmi les huit prévenus renvoyés devant le tribunal figure Julien Coupat, présenté comme le théoricien du groupe. Mais ce procès risque surtout d'être celui des dérives de la police antiterroriste, tant l'accusation s'est effondrée au cours de cette longue instruction.

Tarnac, c'est l'histoire, dit la défense, d'une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Et les avocats des 8 prévenus comptent bien faire de ce procès celui de la police. Alors ils ont appelé à comparaitre de nombreux témoins dont l'ex-ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie ou l'ancien procureur de Paris Jean-Claude Marin, tout en sachant que tous ne viendront pas s'expliquer.

Le 11 novembre 2008, trois jours seulement après le sabotage en région parisienne de lignes TGV, la police interpelle 20 personnes. Notamment à Tarnac, petit village de Corrèze, où vit une communauté libertaire. Neuf d'entre eux sont mis en examen dont leur chef présumé Julien Coupat.

Le groupe de Tarnac est présenté comme une cellule terroriste. Mais l'enquête va connaitre de sérieux ratés, et le 10 janvier 2017,  la Cour de cassation écarte définitivement la qualification terroriste. Un cuisant revers pour l'institution judiciaire.

Poursuivis pour association de malfaiteurs, Julien Coupat et trois de ses amis encourent 10 ans de prison, mais l'accusation est tellement fragile que le dossier Tarnac pourrait bien tout simplement s'effondrer à l'audience.

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