Le bras de fer judiciaire aura duré huit ans. Huit années au cours desquelles le parquet de Paris s'est obstiné à vouloir poursuivre Julien Coupat et les membres du groupe de Tarnac pour terrorisme. La Cour de cassation a définitivement fermé cette porte. « Il n'existe pas de charges suffisantes permettant de retenir que les infractions auraient été commises dans le but de troubler gravement l'ordre public par l'intimidation ou la terreur », note la plus haute juridiction.
Déjà en 2015, les juges d'instruction étaient arrivés à cette conclusion, ne retenant qu'une simple opération de dégradation sur des lignes de TGV en 2008. Mais le parquet de Paris avait pris le relais en formant ce pourvoi en cassation, s'attirant des reproches d'acharnement de la part de la défense.
« C’est un désaveu de plus pour le parquet de Paris, estime l’avocat de la défense, Me Jérémie Assous. A partir du moment où la défense a eu accès au dossier et a pu confronter les accusations à la réalité, le dossier n’a eu de cesse de s’effondrer, malgré toutes les manœuvres policières, l’instruction uniquement à charge. Cela relève même de l’acharnement. »
La défense parle d’un dossier politique. D'ailleurs, l'affaire du groupe de Tarnac a depuis l'origine suscité un retentissement politique et médiatique important, la ministre de l'Intérieur de l'époque, Michèle Alliot-Marie n'hésitant pas à agiter le spectre de risques de résurgence violente de l'extrême gauche radicale en France.