Affaire de Tarnac: le caractère «terroriste» non retenu

L’affaire de sabotages de voies SNCF, dite « Tarnac » a connu un impressionnant retournement de situation. Après sept ans d’une enquête très médiatisée, la juge antiterroriste a décidé de ne pas suivre le réquisitoire du parquet. Elle a renoncé à ce que la circonstance aggravante « d’entreprise terroriste » soit retenue à l’encontre de huit militants libertaires, dont Julien Coupat. Ils sont renvoyés en correctionnelle pour « association de malfaiteurs ». Ce lundi, le parquet de Paris a annoncé qu'il allait faire appel de l'abandon de la qualification « terroriste ».

L’affaire remonte à l’automne 2008. Cinq lignes de TGV sont sabotées dans l’Yonne, l’Oise et en Seine-et-Marne. La police interpelle une dizaine de personnes à Tarnac, un petit village de Corrèze. Le groupe est présenté comme proche de l’ultra-gauche et mis en examen pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte terroriste ».

Au cours de l’instruction, Julien Coupat, un jeune intellectuel désigné comme dirigeant du groupe, et sa compagne clament leur innocence et dénoncent une manipulation policière et une instrumentalisation politique, orchestrée par la droite.

L’enquête dure sept ans, les rebondissements se multiplient. Les avocats des accusés et la presse de gauche s’interrogent s’il n’y a pas une volonté de charger à tout prix le groupe soupçonné d’appartenir à un réseau anarchiste international. Dès 2009, un homme parle même de « l’hystérie judiciaire » dans cette affaire où rien ne justifie, selon lui, la qualification de « terroriste ». Cet homme s’appelle François Hollande et préside à l’époque le Conseil général de Corrèze.

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