Avec notre envoyée spéciale à Saint-Pierre de la Réunion, Anne Soetemondt
Lorsqu'il arrive à la tribune, Laurent Wauquiez fait face à une salle comble, chauffée à blanc par la trentaine de degrés. Le nouveau patron des Républicains (LR) lâche vite ses coups contre le chef de l'État. Depuis l’arrivée d'Emmanuel Macron à l’Élysée, les mauvaises nouvelles s'enchaînent pour les Réunionnais, selon lui.
« La suppression des APL pour l’accession sociale à la propriété, la mise à bas brutale du jour au lendemain des contrats aidés… Ils veulent lutter contre le gaspillage de l’argent public, qu’ils le fassent dans les ministères parisiens ! » lance-t-il.
Pour le chef des Républicains, « il n’y a pas de reconstruction de la droite sans l’Outre-Mer », avait-t-il affirmé avant son meeting.
Un ton qui parle à Noor-Olivier Bassand, président d'une association de consommateurs : « Il a tenu un langage de proximité, et ce n’est pas une injure que d’être populiste. »
Caleen a elle aussi été séduite par le ton de Laurent Wauquiez. Militante de longue date, le drapeau français à la main, elle explique que la suppression des emplois aidés aura des conséquences sur sa famille, si elle se confirme. « Bientôt, ma fille n’aura plus de travail, mon fils aussi. C’est pour ça que je suis là. »
Joëlle Merlo-Etheve voit monter cette crainte également. Pour elle, Laurent Wauquiez a compris la gravité de la situation. « C’est l’explosion sociale qui va arriver à La Réunion, ça ne va pas être possible », s’inquiète cette ancienne élue de la commune de Petite-Île. En 2017, La Réunion comptait 22 000 emplois aidés, avec un taux de chômage deux fois et demie supérieur à celui de la métropole.