Regard lubrique, commentaires sur la longueur d'une jupe ou la profondeur d'un décolleté, obstruction du passage, injures… Voilà ce que le rapport qualifie de harcèlement de rue. Une zone grise du droit français située quelque part entre la séduction et l'agression sexuelle.
Alors pour la secrétaire d'Etat à l'Egalité femmes-hommes, Marlène Schiappa, verbaliser ces actes est primordial. « Les femmes ne vont pas aller déposer plainte pour du harcèlement de rue, pour de l’outrage sexiste quand elles ne connaissent pas la personne; c’est très compliqué quand on n’identifie pas la personne. Donc l’idée c’était vraiment que l’on aille vers une amende payable immédiatement », explique-t-elle.
90 euros pouvant être majorés jusqu'à 350 euros. Mais le rapport reste flou sur l'application de cette amende. L'infraction doit être constatée par un policier en direct.
Alors Erwan Balanant, l'un des cinq parlementaires à l'origine du rapport, avance une comparaison avec le code de la route. « Un jour à la sécurité routière ils ont décidé qu’une ligne blanche au sol ça voulait dire on s’arrête. Aujourd’hui, le stop, la plupart des personnes le respectent, et pourtant il n’y a pas un policier non plus derrière chaque stop de France. Nous, l’idée elle est identique : on va définir un interdit et puis à force les gens comprendront que ça ne se fait pas de siffler une femme, ça ne se fait pas de l’importuner dans la rue. »
Avant d'entrer en vigueur, l'application de cette amende sera débattue au Parlement dans les semaines qui viennent.