France: forte mobilisation pour l'accompagnement «digne» des seniors en Ehpad

A l'appel de plusieurs syndicats, la grève nationale des établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) a rassemblé plusieurs centaines de personnes mardi 30 janvier à Paris, devant le ministère de la Santé. Les salariés des Ehpad réclament plus de moyens et d'effectifs pour mieux prendre en charge les résidents des maisons de retraite. La manifestation a rassemblé quasiment toutes les organisations syndicales et tous les corps de métier, y compris les directeurs d'établissements. Ces derniers se disent contraints d'endosser la responsabilité de décisions qu'ils ne prennent même pas, et déplorent le peu de moyens financiers que le ministère de la Santé propose aux Ehpad.

Ce mardi 30 janvier, l'appel à débrayage lancé par une large intersyndicale (CGT, CFDT, FO, Unsa, CFTC, CFE-CGC et SUD), avec le soutien de l'association des directeurs au service des personnes âgées (AD-PA), a été suivi en France dans de nombreux établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) publics, mais également privés. « Le taux de mobilisation », en comptant grévistes déclarés et personnels assignés, a atteint 31,8%, et « le taux de participation » (hors personnels assignés), 10,3%, selon la Direction générale de la cohésion sociale, qui dépend du ministère de la Santé.

Gilles Calvet, représentant des directeurs de maisons de retraite, explique les raisons de ce mouvement : « Un directeur normalement constitué va établir son budget tous les ans sur des bases réelles, c’est-à-dire ce dont les résidents et ce dont les équipes ont véritablement besoin pour assurer la mission qui est celle de l’établissement. Et régulièrement, le directeur ou la directrice se fait retoquer par les autorités de tarification parce qu’il faut diminuer les dépenses publiques. Donc bien évidemment il y a des grands traits rouges sur le budget prévisionnel qu’il a présenté, et il se retrouve avec un budget qui est très en deçà de ce dont il a véritablement besoin pour assurer sa mission. »

« Les directeurs sont très en colère »

« Et à partir de là, indique encore Gilles Calvet, c’est lui qui endosse la responsabilité des dysfonctionnements inéluctables qu’il va y avoir dans l’établissement. Ça, c’est extrêmement difficile. C’est pour cela que les directeurs sont très en colère parce que ça fait des années que ça dure. L’enveloppe de 10 millions pour mutualiser des infirmières de nuit ou 50 millions pour les établissements les plus en difficulté, c’est dérisoire, c’est ridicule. C’est même insultant par rapport aux besoins des établissements. »

Une délégation des manifestants a été reçue à Paris par le cabinet de la ministre des Solidarités et de la Santé. Celle-ci est ressortie « déçue » de l'entrevue, disant n'avoir obtenu que « des non réponses », précise l'AFP.

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