Coup de tonnerre dans le paysage audiovisuel français: le patron de Radio France, Mathieu Gallet, vient d'être révoqué par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), décision annoncée après de longues heures de délibération.
Mathieu Gallet, 41 ans, était sur la sellette, après sa condamnation à un an de prison avec sursis pour favoritisme lorsqu'il dirigeait l'Institut national de l'audiovisuel (INA), entre 2010 et 2014. Une condamnation judiciaire pour laquelle il a fait appel. Le gouvernement, par la voix de la ministre de la Culture, demandait son départ, au nom du devoir d'exemplarité des patrons d'entreprises publiques.
Le jeune patron de Radio France avait longuement plaidé sa cause lundi 29 janvier devant le gendarme de l'audiovisuel qui l'avait nommé il y a 4 ans. Il a invoqué notamment un bilan solide, les finances de Radio France qui devraient revenir à l'équilibre cette année et les audiences records des antennes, notamment grâce à France Inter.
La décision du CSA est irrévocable. Conséquence de ce départ forcé du dirigeant à compter du 1er mars, c'est le doyen des administrateurs de Radio France nommés par le CSA qui va devoir assurer l'intérim à la tête du groupe public, comme le prévoient les statuts du groupe. Il s'appelle Jean-Luc Vergne, il a 69 ans. Cet ancien DRH de plusieurs grands groupes n'avait pas d'expérience de l'audiovisuel avant d'intégrer le conseil d'administration de Radio France, fin 2016.
A Radio France, les réactions sont mitigées. Ce qui compte, plus que la personnalité de Mathieu Gallet, c'est la future réforme de l'audiovisuel public comme l'explique Bertrand Gallicher, grand reporter au service diplomatique, international de France inter.
Réaction aussi du SNJ, premier syndicat parmi les journalistes de Radio France.