Le nouveau président des LR souffre d'une image trop clivante. Dans une étude Odoxa-Dentsu Consulting publié ce jeudi pour France Info et Le Figaro, près de six sondés sur dix ne le trouvent ni compétent, ni honnête, ni même sympathique. Laurent Wauquiez s'est donc attaché à adoucir son image.
S'il ne s'est pas privé pour tacler ses adversaires, surtout le président Emmanuel Macron, le ton était le plus souvent mesuré. Attaqué sur le bilan de Nicolas Sarkozy, qui a augmenté les impôts et dont il a été ministre, il s'est même montré beau joueur : « Vous avez raison de me faire ce reproche », a-t-il dit.
Confronté au cas d'une mère lesbienne, Laurent Wauquiez s'est montré compréhensif. « Mon propos, en aucune manière, consisterait à dire que vous seriez des mauvais parents ou que vous ne chercheriez pas à transmettre le meilleur pour votre enfant », a d'abord pris le temps d'expliquer l'élu.
« Mais mon devoir de politique, explique Laurent Wauquiez pour appuyer ses positions actuelles sur l'homoparentalité, c'est aussi, au-delà des cas personnels, de poser avec ma part d'interrogation et de doute, les questions de société qui sont derrière, qui sont des questions ethiques qui sont lourdes. »
Une attitude ouverte qui a manifestement amusé le secrétaire d'Etat Benjamin Grivaux, porte-parole du gouvernement Edouard Philippe venu débattre avec le président de région dans cette soirée. « Moi, je vous ai écouté attentivement ce soir, je vous avoue, j'ai eu du mal à vous reconnaître », a lancé ce dernier.
Sur le fond, Laurent Wauquiez ne renie en rien ses valeurs. « Une de mes inquiétudes, c'est que mon pays change de nature, parce que je pense que ce n'est pas pour lui une voie d'avenir. Oui, je crois à ce que sont les fondamentaux du fonctionnement de la République française ; la laïcité, le refus du communautarisme, la volonté de faire attention à ceux qui sont au milieu, la volonté de valoriser le travail. »
Pendant l'émission, le président du parti Les Républicains a réclamé un durcissement de la politique migratoire de la France. Il a également plaidé pour un protectionnisme européen. Il a par ailleurs pris la défense des retraités asphyxiés par la CSG, un impôt. Laurent Wauquiez reste donc fidèle à lui-même.