Dans une tribune, 100 femmes défendent «la liberté d’importuner» des hommes

Elles ne se reconnaissent pas dans le mouvement de dénonciation de certains comportements masculins. Un collectif d'une centaine de femmes – artistes, actrices, écrivaines, chercheuses, journalistes – dont Catherine Deneuve et l'écrivaine Catherine Millet ont signé une tribune dans le journal Le Monde ce mardi pour « défendre » la « liberté d'importuner » des hommes et s'opposer à la « campagne de délations » apparue après l'affaire Weinstein. La tribune a été commentée dans la presse européenne. Une position à contre-courant qui reflète une autre vision des rapports hommes/femmes.

Elles ne sont pas #Metoo – moi aussi –, du nom de ce mot clé lancé sur les réseaux sociaux pour dénoncer les agissements de certains hommes. Pour la directrice de la rédaction de la revue Causeur, Elisabeth Lévy, signataire de la tribune, ce mouvement met tous les hommes dans le même sac. « C'est une période d'hystérie collective qui tente à nous faire croire que tous les hommes sont donc des porcs », dénonce la polémiste.

Un puritanisme qui mène selon elle à victimiser les femmes : « On a fait un siècle de féminisme, un siècle de combat pour l'égalité, pour défaillir comme une pauvre petite chose de porcelaine quand un type vous dit "Je vais te faire jouir". Je ne veux pas vivre dans ce monde-là ! »

« Se dire victime, c'est être toujours debout »

Des propos qui désespèrent Osez le féminisme. « Je préfèrerais que des femmes s'interrogent, interpellent et s'organisent contre toutes les formes de sexisme, plutôt que de s'interroger sur ce qu'elles appellent "certaines formes de féminisme" », rétorque Raphaëlle Rémy-Leuleu, porte-parole de l'association.

Pour elle, il faut au contraire que les femmes continuent de prendre la parole : « Se dire victime, c'est être toujours debout et avoir ce courage extraordinaire de le dire dans un monde qui accueille encore très mal la parole des femmes et la parole des victimes a fortiori ».

Raphaëlle Rémy-Leuleu voit dans cette tribune la preuve qu'il reste encore un gros travail de pédagogie à faire au sein de la société, auprès des hommes et des femmes.

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