France: le gouvernement veut baisser la vitesse sur les routes secondaires

Le gouvernement devrait annoncer ce mardi 9 janvier son intention de réduire la de 90 à 80 km/h vitesse maximale autorisée sur les routes secondaires. Le Premier ministre Edouard Philippe estime que 200 à 400 morts pourraient ainsi être évités chaque année.

Avec presque 3 500 morts en 2016, la France a connu sa troisième hausse consécutive de la mortalité routière. Un phénomène inédit depuis plus de 40 ans, à tel point que le gouvernement entend désormais agir. Il s'apprête donc à baisser la vitesse maximale autorisée sur le réseau routier, de 90 à 80 kilomètres/heure. La mesure permettrait de sauver en 200 et 400 vies par an.

Pour obtenir ces chiffres, l'exécutif français s'appuie sur deux études. La première est académique. Réalisée dans les années 1980 par un chercheur suédois, Goran Nilsson, elle confirme le lien entre baisse de la vitesse et celle de la mortalité. « Lorsque dans un pays, vous baissez de 1 % la vitesse moyenne, vous avez toujours 4 % de tués en moins, indique Chantal Perichon, présidente de la Ligue contre la violence routière. Pour nous, il s'agissait de la mesure la plus importante, ce qu'on appelle une mesure de rupture. »

L'autre étude est expérimentale : la limitation à 80 km/h a été testée sur trois tronçons de route française entre 2015 et 2017. Bien que n'ayant pas été rendus publics, ses résultats semblent justifier ce changement de règlementation.

Les automobilistes, de leur côté, n'ont pas la même lecture de ces études. Ils jugent celles des chercheurs trop ancienne et s'étonnent que les résultats de l'expérimentation française n'aient jamais été publiés. L'association 40 millions d'automobilistes dénonce un coup de communication du gouvernement. « C'est la mesure qui suscite le plus de médiatisation, le plus de commentaires, le plus de rejets aussi, estime ainsi son président Daniel Quéro. On apparaît comme courageux parce qu'enfin on va s'occuper de la sécurité routière. J'ai peur que le résultat ne soit pas à la hauteur puisqu'on ne démontre rien. »

L'association a même lancé une pétition contre cette mesure, récoltant en un mois 600 000 signatures.

Partager :