En France, trois tronçons routiers couvrant quatre départements seront désormais limités à 80 km/h à titre expérimental, a annoncé ce lundi 11 mai le gouvernement français. Les routes concernés se trouvent sur la RN7 (18 km dans la Drôme), la RN151 (17 km dans la Nièvre et 32 km dans l'Yonne) et la RN57 (14 km en Haute-Saône).
« Cette expérimentation sera transparente, honnête et rigoureuse », a déclaré Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur devant le Conseil national de la sécurité routière (CNSR). « C'est sur cette base que nous pourrons prendre, là où cela sera nécessaire, des décisions qui pourront s'imposer à tous parce qu'elles seront comprises par tous et parce qu'elles résulteront de données tangibles et non de spéculations et de pétitions de principe », conclut le ministre.
Généralisation du dispositif ?
La Ligue contre la violence routière, elle, exige la généralisation du dispositif. Chantal Perrichon, la présidente de l'association n'est pas satisfaite de la décision : « Nous pensons qu’il est absolument indispensable que toutes les départementales et une partie des nationales concernées par 57% du nombre de tués, c’est-à-dire ces routes qui sont à double circulation sans séparateur médian passent immédiatement de 90 à 80 km/h. »
« Hélas, Bernard Cazeneuve, au nom de l’acceptabilité, au nom de la recherche d’un plus large consensus, poursuit Mme Perrichon, n’a pas le courage de prendre la seule mesure de rupture qui avait été validée par le comité des experts du Conseil national de sécurité routière, mesure qui consistait à faire que toutes les routes concernées passent à 80 km/h. Là, il s’agit d’une micro-observation qui va porter sur quelques dizaines de kilomètres. Et cela ne convaincra jamais les lobbies de l'automobile qui nient que la vitesse soit le premier facteur de morts sur nos routes. »
Par ailleurs, le CNSR a adopté une recommandation demandant de « remédier à certaines failles » qui permettent à certains conducteurs d'échapper aux sanctions des contrôles radar, en permettant notamment l'identification des salariés flashés au volant de voitures de société.