Puisque la meilleure défense c'est l'attaque, l'Association des sociétés françaises d'autoroutes (Afsa), furieuse, a annoncé mardi qu'elle allait entamer une procédure contre l'Etat. Elle a été suivie par les groupes Eiffage et Vinci qui réagissent à l’intention de Manuel Valls de geler la hausse des tarifs des péages. Ces derniers devaient augmenter de 0,57 % le 1er février prochain.
Le Premier ministre attend les conclusions du groupe de travail parlementaire sur les discussions entre l'Etat et les sociétés d'autoroutes. Des négociations très serrées entamées cet automne pour opter soit pour une renégociation des contrats de concessions, soit pour leur résiliation pure et simple.
Selon Bruno Le Roux, le président du groupe PS à l’Assemblée nationale, la décision des sociétés d’autoroutes ne facilite pas ces échanges. « Si elles attaquent en justice, elles compliquent les discussions, mais je pense qu’en même temps, elles radicalisent ceux qui pensent qu’aujourd’hui elles sont beaucoup trop rémunérées par rapport aux risques qu’elles encourent sur la gestion de ces sociétés », estime-t-il.
Le député UMP Philippe Gosselin se montre, lui, beaucoup plus conciliant. « Renégocier les concessions, ce sera possible si les sociétés d’autoroute le veulent bien. Et il faudra peut-être les prendre dans le sens du poil. Si on veut une rupture des concessions existantes, ça ne pourra se faire qu’avec des indemnisations », prévient-il.
Le lièvre, c'est l'autorité de la concurrence qui l'a levé en dénonçant la rente dont bénéficient les sociétés d'autoroutes dans la mesure où elles ont la main sur plus de 9 000 km de réseau routier. Le gouvernement souhaite que les profits de ces sociétés soient mieux encadrés, tout comme leur participation au financement des infrastructures de transports du pays, tout en préservant le pouvoir d'achat des automobilistes. Un point d'étape est prévu le 5 février prochain.