France Télévisions: Delphine Ernotte désavouée par une écrasante majorité

Le vote de la motion de défiance envers la direction de France Télévisions s’est terminé ce mardi soir 12 décembre. A la question « faites-vous confiance à Delphine Ernotte pour préserver la qualité et les moyens de l'information à France Télévisions », les journalistes ont répondu « non » à une écrasante majorité : 84%. Un véritable camouflet pour la présidente de France Télévisions.

Avec ce vote, les journalistes manifestent leurs inquiétudes face au projet de réforme du gouvernement et aux coupes budgétaires prévues. L’Etat demande 50 millions d’euros d’économies à France Télévisions en 2018. 180 suppressions de postes sont déjà prévues pour cette même année et 500 auront lieu d’ici à 2020.

Mais c’est surtout la volonté des dirigeants du groupe de baisser les moyens humains et financiers des magazines d’investigation qui a mis le feu aux poudres. Ainsi, le rythme de diffusion d’Envoyé spécial et de Complément d’enquête devait être réduit. Face au scandale, la direction a fait machine arrière, sans réellement convaincre. 

Delphine Ernotte déjà visée par la grogne de ses salariés

De plus, de récentes révélations concernant des rapprochements entre France Télévisions et Radio France avaient déclenché la colère des syndicats. « Je sais combien certains chantiers peuvent être difficiles, mais ils sont nécessaires », a déclaré Delphine Ernotte dans un courrier envoyé aux journalistes avant le vote.

Ce n’est pas la première fois que la présidente de France Télévisions fait face à la grogne de ses salariés. En mai dernier, l’éviction de David Pujadas du JT de 20h avait provoqué le mécontentement des journalistes du groupe.

Grève ce mercredi

Cette motion intervient à quelques heures du début d'une grève de vingt-quatre heures, ce mercredi, à l'appel de trois syndicats à l'occasion de la tenue d'un Comité central d'entreprise. CGT, FO et SNJ appellent les salariés du groupe à débrayer. Les organisations syndicales redoutent une destruction partielle du groupe audiovisuel public.

Delphine Ernotte doit présenter le 21 décembre un plan d'économie des dépenses de 50 millions d'euros, comme le demande le gouvernement. Le contrat d'objectifs et de moyens signé entre l'Etat et France Télévisions prévoit la suppression de 500 postes d'ici à 2020, dont 180 dès l'année prochaine. Par ailleurs, les syndicats s'élèvent contre des propos tenus par Emmanuel Macron devant des députés de la commission des Affaires culturelles la semaine dernière et rapportés par l'hebdomadaire L'Express. Le chef de l'Etat avait qualifié France Télévisions de « honte de la République ». Des propos depuis démentis par l'Elysée.

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