France: victoire des nationalistes corses aux élections locales

Les nationalistes se sont largement imposés dimanche 10 décembre lors du second tour des élections territoriales sur l'Ile de Beauté. Ils ont remporté 56,5% des suffrages. Un scrutin toutefois marqué par une abstention record : seul un électeur sur 2 s'est déplacé (avec une participation de 52,6%). La coalition emmenée par Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni décroche la majorité des 63 sièges de la nouvelle collectivité unique qui entrera en fonction le 1er janvier. Le plus dur est maintenant à venir pour les nationalistes.

« Nous avons un pays à construire », avait prévenu Gilles Simeoni, la semaine dernière. Alors si l'indépendance n'est pas à l'ordre du jour, les nationalistes veulent en tout cas plus d'autonomie. Et même un véritable statut pour la Corse. Statut qui devra être défini dans les 3 ans à venir et mis en œuvre d'ici 10 ans.

A court terme, les nationalistes ont aussi trois revendications majeures : l'amnistie des prisonniers, la reconnaissance du corse comme langue officielle et, enfin, la création d'un statut de résident pour limiter l'accès à la propriété.

Sur tous ces sujets, par le passé, l'Etat s'est montré au mieux indifférent, au pire, hostile. La donne pourrait changer avec Emmanuel Macron, partisan d' « une autonomie au sein de la République ». Une formule vague que devrait s'attacher à définir un « Monsieur Corse » qui pourrait être nommé prochainement par l'Elysée.

En attendant, dès dimanche, Edouard Philippe a appelé Gilles Simeoni pour lui dire qu'il était prêt à le recevoir. Les nationalistes n'ont pas de temps à perdre : ils doivent prouver qu'ils sont capables de gouverner l'île avant les prochaines élections régionales, en 2021.

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