Avec 45,36% des voix, la liste « Pè a Corsica » (Pour la Corse), qui rassemble les autonomistes de Gilles Simeoni et les indépendantistes de Jean-Guy Talamoni frôle la victoire dès le premier tour.
Un raz-de-marée attendu pour la coalition nationaliste qui prendra, sauf effondrement dimanche prochain, le contrôle de la toute nouvelle collectivité corse et devrait donc négocier l'autonomie, dont le principe est au centre du programme nationaliste.
« Un signal très fort à Paris »
« Je crois qu'aujourd'hui la Corse envoie un signal très fort à Paris et dit d'une voix très largement majoritaire : nous voulons la paix, nous voulons la démocratie, nous voulons construire une île émancipée. A Paris de faire sa part de chemin pour qu'ensemble nous élaborions une solution politique », a réagi Gilles Simeoni dimanche soir interrogé par l'Agence France-Presse (AFP).
« Au deuxième tour, nous allons demander aux Corses de nous placer le plus haut possible de façon à avoir une légitimité pour obtenir l'ouverture de négociations sur des sujets essentiels : la coofficialité de notre langue, le statut de résident pour protéger les électeurs, l'amnistie pour les prisonniers et les recherchés », a poursuivi Jean-Guy Talamoni.
Une forte abstention
Loin derrière, en deuxième position avec presque 15% des voix, arrive la droite régionaliste. Suivie par la liste Les Républicains, avec 12,77%. Enfin, celle de la République en marche obtient un peu plus de 11% des voix.
Il y aura donc 4 listes au second tour. N'y seront pas représentés, car sous le seuil des 7% : les indépendantistes de U Rinnovu, représentants d'une ligne dure, la gauche et le Front national qui signe une véritable contre-performance avec seulement 3,28% des voix contre 40% pour Marine Le Pen au second tour de la présidentielle.
Des résultats à lire toutefois avec prudence, étant donné le fort taux d'abstention qui s'élève à 47,83%. Soit 7 points de plus qu'en 2015.