Les associations s’inquiètent notamment de la création par les pouvoirs publics des équipes mandatées pour aller demander dans les centres d’hébergement des précisions sur la situation administrative des personnes accueillies. Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, est l’un des signataires de la lettre : « Effectivement, on voit qu’il y a des velléités de pouvoir effectuer des tris dans le cadre de l’hébergement d’urgence. Et du coup le rôle des associations, le rôle des travailleurs sociaux est fortement perturbé par ces velléités-là », s'insurge-t-il.
« Je vous donne un exemple : on ne va pas commencer à trier les personnes qui viennent nous solliciter alors qu’elles n’ont rien, solliciter un petit-déjeuner ou un hébergement d’urgence, ce n’est pas concevable. Et donc, je crois qu’il faut bien dissocier ce qui relève des besoins de première nécessité et du droit fondamental – ce droit inconditionnel de la politique migratoire. Il ne faut pas qu’il y ait de confusion entre la politique migratoire d’un côté et le rôle du secteur associatif, qui agit pour apporter une solution à ceux qui n’ont rien. C’est bien ça la question », conclut Christophe Robert.
Dans leur lettre, les associations invitent le président au dialogue et n’excluent pas de se retirer des dispositifs d'hébergement si le principe d’accueil inconditionnel de leur action est mis à mal.
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