France: la police reconnaît à demi-mot des abus contre les migrants à Calais

Les faits dénoncés par l’ONG Human Right Watch avaient donné lieu à une mission d’inspection, laquelle vient de rendre son rapport. Un document officiel, donc, qui estime « plausibles » certains abus des forces de l’ordre envers les migrants dans la jungle de Calais avant son démantèlement il y a un an.

« Dans les forces de sécurité de la France, il n'existe pas d'usage du gaz poivre mais il peut y avoir quelques dérapages individuels », a déclaré Gérard Collomb ce mardi 24 octobre.

Pas de gaz poivre en usage chez les forces de l’ordre françaises, mais des « dérapages individuels » sont donc possibles contre les migrants dans la jungle de Calais, rappelait le ministre de l’Intérieur.

Cette déclaration intervenait au lendemain de la publication de l’enquête de l'ONG Human Right Watch, qui dénonçait le comportement de certains policiers sur les migrants dans la jungle de Calais.

« Manquements »

Aujourd’hui, la mission de l’inspection générale dresse le même constat dans son compte-rendu mis en ligne le 23 octobre. Le rapport considère l’utilisation de gaz poivre comme « hautement improbable » et « sans fondement ».

Mais elle évoque un « usage abusif des gaz lacrymogènes », comme l’affirmait l’organisation de défense des droits de l’homme, pour perturber le sommeil ou les repas des migrants.

A cet usage de la force considéré comme « disproportionné » s’ajoutent certains « manquements » à la doctrine des forces de l'ordre. N’est pas conforme à la déontologie policière par exemple le non respect du port du matricule ou encore la « destruction d’affaires appartenant aux migrants ».

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