L'Etat français pourrait être rattrapé pour son manque de prise en charge des migrants à Calais. Depuis le démantèlement du gigantesque bidonville en octobre dernier, aucun dispositif n'a été mis en place pour faciliter la vie des exilés. Ils sont entre 400 et 700 à errer dans la ville aujourd'hui, mais pas une douche, pas un point d'eau n'a été installé.
Au moins de juin, les associations s'en étaient plaintes auprès du tribunal administratif de Lille. Le juge des référés avait alors donné 10 jours à l'Etat et à la municipalité pour installer des accès à l'eau et à des sanitaires.
Refus catégorique du ministère de l'Intérieur et de la ville de Calais qui avait fait appel. Argument avancé : ces mesures pourraient créer un nouveau point de fixation et donc l'apparition de nouveaux camps sauvages dans la commune.
Depuis, rien n'a été mis en place et pourtant l'Etat aurait dû agir, car le recours n'était pas suspensif. La décision du tribunal administratif de Lille aurait donc dû être suivie.
Le Conseil d'Etat devrait certainement suivre les recommandations de son rapporteur. Sa décision est attendue la semaine prochaine.
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